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    jeudi 20 septembre 2018

    Achoura en Tunisie: quelles sont les traditions culinaires selon les régions?

    Crédit photo: Monia GAJIM-ROUAI– © Copyright mangeonsbien.com

    Après avoir célébré Ras el-Âam el-Hejri, les musulmans sunnites célèbreront, à partir de ce soir, l’Achoura (une fête religieuse qui commémore le jour où Dieu a sauvé Moïse du Pharaon) en observant le jeûne, comme le faisait le prophète de l’Islam, Mouhammed (Mahomet) tout au long de cette journée jusqu’au Maghreb (le coucher du soleil).
    En revanche, sous d’autres cieux (Irak et Iran, essentiellement), pour les chiites, le jour de Achoura, on commémore le massacre du petit-fils du prophète Mouhammed (Mahomet), « l’imam al-Husseïn et de 72 membres de sa famille et partisans par le califat omeyyade à Karbala en Irak »
    En Tunisie, pour l’Iftar (dîner de rupture du jeûne) d’Achoura, plusieurs mets sont préparés à cette occasion, selon les us et les coutumes de chaque région.
    À Tunis, par exemple, on cuisine un couscous ou un plat de « nwasser » au poulet fermier et ornementé d’oeufs durs.

    Achoura
    « Nwasser » au poulet (Crédits photo:Amèl MEDIMAGH – Koujiniti El Tounisia)

    Au Cap Bon, des spaghettis au poulet, dites « douida » 

    Par contre au Cap Bon (NabeulDar Chaâbane El-Fehri, MaâmouraHammamet, etc…), on prépare une « douida » (spaghettis de calibre très fin à ne pas confondre avec les vermicelles et les cheveux d’anges-Ndlr) au poulet avec une sauce à base de curcuma accompagné d’oeufs durs, de pois chiches, de friandises (dragées), des raisins secs et d’amandes épluchés voire même des dattes.

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    À Nabeul, on prépare la fameuse « douida » au poulet fermier avec une sauce à base de curcuma accompagnée d’oeufs durs, de friandises et d’amandes (Crédits photo: Monia GAJIM-ROUAI– © Copyright mangeonsbien.com)

    Chez les Bizertins, le rupture du jeûne d’Achoura rime avec pois chiches pochés et dragées ou bonbons colorées.
    À Jendouba, l’influence de la cuisine du voisin algérien se manifeste à travers la fameuse « chakhchouka » aux pilons de poulet à la mode constantinoise: un plat à base de « kesra » (pain à base de semoule et ayant la forme d’une galette qui est généralement cuit sur un tadjine à feu vif) émietté et arrosé avec une sauce.
    Chez les voisins du Kef, rebelote avec le couscous au « qaddid » (viande séchée) déjà préparé lors de la fête du « Ras el-Aam el-Hejri ».

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    À Jendouba, l’influence de la cuisine de la cuisine de l’Est algérien est bien présente avec la « Chakhchoukha » aux pilons de poulet. (Crédits photo: Sarah – Le sucré salé d’Oum Souhaib)

    Dans le Sahel, la « maslouka » est reine !

    Dans la région du Sahel, À Monastir, le festin commence la veille avec la « Tasouâa » dans lequel on prépare un repas de fête consistant, généralement des macaronis ou un couscous au poulet fermier, pour aider à supporter le jeûne très strict qui s’en suivra.
    Toujours à Monastir, mais aussi à Sousse et Moknine, comme entrée chaude, le soir de l’Achoura, on mange la fameuse « maslouka »: un mélange de blé, des pois chiches, de lentilles et de fèves séchées bien pochés dans l’eau et assaisonnés avec de l’harissa fait-maison et du cumin.

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    La « maslouka » du Sahel: cette photo a été prise à Moknine (Crédits photo: Sana HS – Instagram)

    Toujours chez les Monastiriens, comme suite, rien de tel qu’un succulent « bazine’’, une sorte de bouillie de semoule, dite « assida » blanche, arrosée avec une sauce à base de figues séchés et de poulet et accompagné d’oeufs durs. Et les Soussiens ont aussi la tradition du « bazine » mais préparé d’une autre manière
    Un peu vers le sud du Sahel, dans la capitale des Fatimides, Mahdia et chez leurs voisins de la ville de Chebba, certes, on prépare des spaghettis fines au poulet fermier accompagnés d’oeufs colorés, mais pas de trace de la « maslouka ».
    À Sfax, jadis, à l’occasion de l’Achoura, la « maslouka » avait aussi sa place sur la table de l’Iftar. Sauf que pour les Sfaxiens, et contrairement aux Sahéliens, ce plat se décline en une version sucrée.

    À Gabès: fêves, oeufs colorés & viande à la vapeur

    Cap vers le sud de la Tunisie, du côté de la ville de Gabès, comme entrée chaude, on propose ce soir là, des fèves pochées et des oeufs colorées comme ceux du Lundi de Pâques chez les Chrétiens.

    Achoura
    À Gabèsm on sert comme entrée chaude des fèves pochées et assaisonnées au cumin et des oeufs colorés. (Crédits photo » Sabra DAHOUADI-SBOUI – mangeonsbien.com)

    Ensuite, pour le plat résistant, les Gabésiennes préparent de la viande de boeuf cuite à la vapeur.Enfin, comme dessert, on sert une « mhalbia » (une sorte pudding de riz) aux amandes.

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    Comme suite, chez les Gabéssiens, on mange de la viande de boeuf cuite à la vapeur. (Crédits photo: Sabra DHAOUADI-SBOUI – mangeonsbien.com)

    Enfin, on clôture ce tour d’horizon du patrimoine culinaire tunisien, spécial Achoura, avec l’Île de Djerba où les ménagères utilisent le qaddid du Aïd al-Adha pour préparer deux plats: la fameuse « tbikha » et un couscous.
    Et les Djerbiennes ne s’arrêtent pas là ! En effet, outre ces deux mets, au menu du dîner de l’Achoura, on signale aussi la remarquable présence du « maâkoud »*: une sorte de crème sucrée-salée à base d’un bouillon de viande de boeuf cuit dans le jus filtré de raisin sec et qu’elles épaississent avec de l’amidon.

    1- Le « maâkoud » de la fête d’Achoura chez les Djerbiens: À ne pas confondre avec le « maâkoud » (homonyme), un plat d’inspiration juive à base de blancs de poulets et d’oeufs (durs et battus en omelette), l’équivalent de la tortilla dans la cuisine espagnole.

    Délinquante, sale, anarchique et inondable : Tunis est une ville très malade


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    Encore une fois, les pluies qui s’abattent sur la capitale révèlent de graves défaillances à tous les niveaux.
    Totalement bloqués, les automobilistes ont été obligés de rouler au pas dans une vaste mare nauséabonde alors que les piétons devaient faire de grands détours pour passer à gué.
    Terrible désillusion car, une nouvelle fois, les faits nous assènent que Tunis n’est plus vraiment une ville ou plus précisément que notre capitale est en voie de sous-développement.
    Ces maux sont-ils incurables ? Cette bonne cinquantaine d’agences, d’offices, de ministères, de conseils communaux sont-ils incapables de prendre la mesure de ce problème qui dure depuis des années et s’est brutalement aggravé depuis 2011 ?
    D’autre part, les citoyens vont-ils enfin comprendre qu’un mégot qu’on jette à El Manar devient un torrent à La Fayette ? Car, au delà des affaires de calibrage des égouts, il y a aussi tout ce qu’on y jette sans le savoir ou en s’en moquant éperdument.
    Le résultat, c’est ce que nous avons vu mardi et qui se reproduira dès les prochaines pluies.
    Sur un autre plan, dans Tunis, l’agressivité est à fleur de peau. La délinquance fleurit à tous les coins de rue, la drogue sous toutes ses formes se répand y compris dans les écoles, les braquages sont devenue à ce point monnaie courante qu’il faut faire la queue au poste de police pour déclarer un vol !
    Des grappes de voyous occupent toutes les avenues de la ville et il semble bien que cela va continuer longtemps.
    Les forces de l’ordre lancent de temps en temps une opération coup de poing mais les mauvaises langues disent que les « cibles » sont prévenues à l’avance par leurs informateurs. Le monde à l’envers !
    S’agrandissant sans cesse, la ville devient de plus en plus anarchique, perd son sens, est proche de l’ingérable.
    La crasse n’en parlons plus, c’est devenu l’état normal de nos rues et ce n’est pas un maire armé d’un tuyau d’arrosage qui y changera quoi que ce soit…
    Le délitement est bien plus grave et concerne tous les étages de l’autorité publique. Les responsables d’aujourd’hui, lorsqu’ils ne se tirent pas dans les pattes, sont obnubilés par leur fausse image, les mensonges qu’ils tentent de nous vendre par le biais de leur communication.
    En attendant, Tunis est très malade et les métastases se répandent partout. De fait, diriez-vous, toute la Tunisie est en danger et il est normal que la capitale soit le reflet de tous les dégâts.
    Dans ce pauvre pays meurtri par une génération d’inaptes vénaux, le sport favori consiste à tirer sur les ambulances pour s’assurer que rien ne bougera dans le bon sens.
    La Sainte-Alliance des politicards et des intégristes de tout poil aura-t-elle raison de nous, de nos villes et de nos vies ?
    La menace est suspendue au-dessus de nos têtes. Saurons-nous enfin réagir ?

    http://www.webdo.tn/2018/09/19/delinquante-sale-anarchique-et-inondable-tunis-est-une-ville-tres-malade/