Radiotunisiamed

    vendredi 29 avril 2016

    La boukha, 146 ans déjà !


    La boukha est une eau-de-vie de figues distillée dès la fin du XIXème siècle à l’initiative d’un Juif tunisien, Abraham Bokobsa, dans ses ateliers artisanaux de la Soukra.


    En 1870, Abraham Bokobsa met au point la méthode distillation de la figue en utilisant un alambic en cuivre. La boukha était née.
    Boukha à l’origine veut dire en dialecte tunisien  » Vapeur d’alcool « , elle est obtenue par simple distillation de figues qui sont gorgées de soleil et dont le sucre naturel lui donne son goût inimitable. Sa production tunisienne atteint 3 415 hectolitres en 1980. Elle titre entre 36 et 40 degrés d’alcool.
    La Boukha est une eau-de-vie saine et 100% naturelle que l’on déguste sec, chambré ou glacé, comme apéritif ou digestif , elle se marie remarquablement avec les jus de fruits en cocktails et parfume agréablement les salades de fruits.
    ©Emna Dash

    Tunisie: L'impossible méga projet d'Enfidha




    En Avril 2016, une conférence de presse fut tenue par des investisseurs du golfe arabe, pour annoncer la relance du méga projet d'Enfidha.
    Et voici que, deux ans plus tard, on remet au goût du jour un projet suspendu. Un projet que l'on croyait bel et bien enterré et que certains s'entêtent à ressusciter.
    Cette fois, et d'après ses promoteurs, le projet pourrait créer vers les 250.000 emplois sur une période de dix (10) ans. Des ambitions revues à la baisse.
    Pour rappel, c'était en Septembre 2014, à l'issue de la rencontre de Tunis "Invest in Tunisia: a startup democracy", qu'on annonça le lancement de ce projet dans la ville côtière de Enfidha, baptisé le "Tunisia Economic City".
    Un projet d'un coût global de 50 Milliards de dollars (100 Milliards de dinars) sensé créer, alors, 200.000 emplois sur seulement trois (3) ans.
    Un Financement impossible
    De prime abord, l'Etat tunisien, partenaire incontournable dans ce projet, comment va-t-il trouver finances? Contracter d'autres crédits de l'ordre de plusieurs dizaines de milliards de dinars auprès des bailleurs de fonds traditionnels? Certainement pas!
    En ces temps d'incertitudes économiques et un climat de méfiance générale, les promoteurs privés préféreraient toujours investir en Europe ou garder leur pactole à l'abri des convoitises dans des paradis fiscaux, surtout après le scandale du "Panama papers" dont les éclaboussures restent encore à craindre.
    Car les gouvernements, en quête de ressources financières supplémentaires, sont désormais aux aguets pour sévir contre l'évasion fiscale et la fuite des capitaux.
    Aussi, l'anéantissement de l'ISIS (Daech), requiert la mobilisation de dizaines de Milliards de dollars par les pays du Golfe qui sont les principaux bailleurs de fonds du projet d'Enfidha, et principalement l'Arabie Saoudite.
    Sans oublier la campagne militaire que mène l'Arabie Saoudite au Yémen, qui vampirise les ressources financières de ce pays. Une campagne qui n'a pas l'air de cesser de sitôt.
    A ce titre, l'agence Reuters a estimé des dépenses mensuelles de 175 Millions de dollars (350 Millions de dinars) pour soutenir cette guerre déshumanisée, en sus des 500 Millions de dollars (1 Milliard de dinars) si jamais une intervention au sol est engagée.
    Depuis cette intervention militaire, lancé mars 2015, ce pays enregistre son plus haut déficit budgétaire depuis la guerre du Golfe, soit 100 Milliards de dollars (15% du PIB) en 2015 et un déficit prévisionnel représentant 13.5% de son PIB pour 2016!
    En conséquence, l'Arabie Saoudite a suspendu une aide de 3 Milliards de dollars (6 Milliards de dinars) pour le Liban pour l'assister dans sa lutte contre le terrorisme.
    On a eu aussi vent que le gouvernement saoudien a récemment menacé de vendre ses 750 Milliards de dollars (1.500 Milliards de dinars) d'actifs américains, si jamais le Congrès américain, dominé par les républicains, approuve la loi: "THE 9/11 BILL".
    Cette loi pourrait impliquer d'une manière ou d'une autre ce pays et ses ressortissants dans les attentats du 11 septembre 2001 au World Trade Center.
    Une fois votée, cette loi permettra de lancer des poursuites judiciaires et par voie de conséquence causer le gel des avoirs de l'Arabie: Les Avoirs de l'Etat et de ses nationaux, principaux investisseurs dans ledit méga projet !
    Une Pléiade de méga projets avortés
    Plusieurs méga projets furent annoncés. Des projets de tailles plus ou moins importantes, aujourd'hui tous abandonnés.
    Je citerais, ci-après, les projets les plus médiatisés:
    • Le projet "Tunis Sports City", pour un coût total de prés de 5 Milliards de dollars (10 Milliards de dinars).
    Le projet a été abandonné suite à des conflits d'intérêt entre les investisseurs Emirati et des caciques de l'ancien régime, et qu'on a voulu relancer en 2012, sans succès.
    • Le projet "Tunis Financial Harbor", ou Port financier de Tunis, lancé en 2009, par des investisseurs du Bahreïn, fut aussi abandonné.
    Le cout du projet était estimé à 5 Milliards de dollars (10 Milliards TND), et sensé créer entre 6.000 et 16.000 emplois et qu'on essaye de ressusciter par le méga projet d'Enfidha.
    • Le projet "Taparura" à Sfax, d'un coût de 100 Millions de dollars (200 Millions de dinars). Un projet qui patauge suite aux diverses malversations. Le projet fut financé en partie par un prêt de 34 Millions d'Euros (70 Millions de dinars).
    • Le projet "Diar Qatar" au sud tunisien d'un montant de 80 Millions de dollars (160 Millions de dinars) lancé en 2010, duquel ne fut réalisé qu'une prosaïque stèle inaugurale.
    • Le projet du "Centre Arabo-chinois" pour l'attraction des touristes chinois, lancé en 2012. Un projet tombé dans les oubliettes.
    • Le méga projet touristique des iles Kerkennah annoncé en 2009, relancé en 2011 et encore en 2014.
    Un projet resté encre sur feuille. Des spéculateurs immobiliers peu portés sur le scrupule ont fait fortune à travers une société privée qui a encore droit de cité.
    Une conclusion: Ces projets n'ont fait qu'attirer affairistes et spéculateurs immobiliers de tout acabit qui se sont enrichis sur les dépenses indirectes et frais divers, non sans corrompre au passage, l'administration et quelque personnel politique.
    Quant aux chômeurs diplômés, ils resteront sur leur faim...le plein emploi ce n'est pas pour demain.


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    Tunisie. Apprendre le Coran cet été à l’école ? Oui, mais…



    Le ministre des Affaires religieuses a annoncé le 16 avril qu’en accord avec le ministère de l’Education nationale, les établissements scolaires dispenseront cet été, pendant la période des vacances, des cours de religion. Une initiative controversée.
     
    “A peine le printemps a-t-il pointé le bout de son nez qu’on pense déjà à la meilleure manière d’occuper nos jeunes pendant leurs (longues) vacances d’été. Dans le cadre du projet de réforme de l’école nationale et du plan de lutte contre le terrorisme, le ministre des Affaires religieuses annonce qu’un accord a été signé avec le département de l’Education pour proposer une nouvelle activité aux jeunes [du primaire au lycée] pendant leurs vacances. Désormais, les écoles publiques ouvriront leurs portes en été et seront consacrées… à l’apprentissage du Coran”, s’étonneBusiness News.
    A noter que dans l’enseignement public en Tunisie, les cours de religion, dispensés en tant que matière secondaire avec un faible coefficient, sont obligatoires durant les neuf premières années de scolarité. Pour les lycéens, le programme scolaire comporte un enseignement sommaire de la pensée islamique.
    “Il n’y a pas que le Coran dans la vie”
    “Protéger nos jeunes de l’endoctrinement et du fléau du terrorisme. Tout cela est bien sympathique, mais lorsqu’on pense que le premier à prendre à cœur le ‘divertissement’ de nos jeunes est le ministre des Affaires religieuses, c’est qu’il y a un souci quelque part”, poursuit le site tunisien. L’idée est sous certains aspects “louable” car“apprendre le Coran a le mérite d’enseigner aux jeunes les subtilités de la langue arabe, de corriger leur diction et prononciation”. Mais, toutefois, “il n’y a pas que le Coran dans la vie et cela est loin d’être suffisant !”  

    Et de demander :
     “Les autres ministères des Technologies, des Sports et, surtout, de la Culture n’auraient-ils pas dû être les premiers à faire ce genre de proposition ? Pourquoi la lecture n’a-t-elle pas sa place dans nos établissements éducatifs ?” Avant de conclure :  

    Il peut être salutaire pour les jeunes de lire ce livre saint par eux-mêmes et d’en comprendre la logique afin d’éviter de gober les versions loufoques que tout hurluberlu pourrait leur raconter un jour. La question est, pourquoi uniquement le Coran ? Pourquoi est-ce que la culture est loin d’être une priorité ?”
    Kapitalis adopte pour sa part un ton plus conciliant : “Sachons raison garder : les cours de Coran et de religion islamique dans les écoles, collèges et lycées ne transformeront pas ces lieux d’éducation républicaine en pépinières de daechiens. D’aucuns, parmi les laïcistes, ceux que je qualifie volontiers de ‘salafistes profanes’, sont tout de suite montés au créneau, dénonçant la transformation de nos établissements scolaires en écoles coraniques. Or il n’en sera rien, car ils resteront des lieux d’éducation républicaine.”  
    Des cours de qualité scientifique

    Le site d’information tunisien souligne que ces cours seront pris en charge par des enseignants d’éducation islamique relevant des ministères de l’Education et des Affaires religieuses et non pas par des associations. Il s’agit d’aider les enfants à“mieux connaître leur religion et à maîtriser un peu plus leur langue”. Et pour cela, “on compte pas mal de brillants humanistes spécialistes de la civilisation islamique”. Kapitalis insiste :  

    En effet, qu’on le veuille ou non, la Tunisie est un pays dont la religion est l’islam ; c’est la Constitution qui le dit. Aussi, on ne peut se désintéresser de l’islam et de l’usage dévergondé que certains en font.”

    Et de conclure : “Au final, si l’on veille éthiquement à assurer des cours de qualité scientifique tout en les encadrant par des activités culturelles de nature à éveiller l’esprit et le corps, on ne fera qu’honorer l’islam des origines, qui est un véritable art de vivre, magnifiant l’esprit libre dans un corps sain. C’est cela l’islam, du moins l’islam tunisien, qui a toujours été original, puisant non seulement dans une tradition pour l’essentiel soufie, mais aussi dans le meilleur de la raison humaine, étant rationaliste et œcuménique.”
    Hoda Saliby