Radiotunisiamed

    mardi 12 juillet 2016

    La pensée du jour

    La pensée du jour : " la meilleure façon de se venger d un ennemi, c est de ne pas lui ressembler." 
    Marc Auréle(121-180) empereur, philosophe romain.

    Tunisie – La visite technique des véhicules ou le parcours du combattant


    S’il y a une chose dont tous les policiers en Tunisie sont au courant, et ils en raffolent, soit-dit, entre nous, c’est que près de la moitié des véhicules circulant sur nos routes ne sont pas en règle avec la visite technique. C’est que les tunisiens, et ce n’est pas pour cause de recalage de leur voiture à la visite technique, ne possèdent pas le fameux sésame à arborer fièrement sur le pare-brise. Car il faut croire que les tunisiens ne sont pas arrivés à muter en superman ou en faiseurs de miracles. Et ils n’arrivent pas, quoiqu’ils aient essayé, à faire passer cette satanée visite technique à leur voiture. Ils ont beau essayé. Ils ont changé de centre de visite. Ils se sont levés à l’aube. Ils sont directement allés au centre, en fin de soirée… Rien à faire. Chaque fois qu’ils se pointent aux abords de n’importe quel centre, c’est toujours la même histoire. Ils se retrouvent derrière une file monstre de véhicules qui attendaient, on ne sait depuis quand, et dont la moitié n’aura pas le privilège d’entrer au saint des saints.
    Une parmi les centaines d’anecdotes rapportées par des amis, celle d’un type qui a fait la queue deux jours de suite sans parvenir à atteindre le portail du centre de visite technique, bien que la deuxième fois, il s’était pointé alors qu’il faisait encore nuit.
    A la troisième tentative, et au moment de se garer en bout de file, il se fait appréhender par un agent de la garde nationale, qui lui demanda, comme par hasard, de vérifier les papiers de la voiture. Et l’invectiva à cause de sa visite technique qui est dépassée. Le pauvre type en question a beau expliquer au gendarme qu’il était justement, là, à ce moment là, parce qu’il n’avait plus de visite technique valide, et qu’il venait la repasser, ce que notre agent de l’ordre devinait bien quelque part. N’empêche que ce dernier ne le rata pas et lui dressa un PV pour la circonstance. Finalement, et après avoir perdu des dizaines de places à cause de son « histoire » avec l’agent, notre ami reprit la queue et au moment où il commençait à espérer arriver à dépasser le portail, celui-ci se referma dans un sinistre grincement, annonçant la fin de la séance de travail.
    Car il faut dire que l’aberration dans tout ceci, c’est que l’Agence Tunisienne de Transport Terrestre a préconisé un travail en séance unique dans ses centres de visite technique, et que cette séance s’achève juste après midi. Et que les vaillants techniciens qui travaillent dans les centres referment, généralement, leurs portes bien avant l’heure, sous prétexte qu’ils doivent finir avec les véhicules qui sont déjà engagés dans les couloirs de la visite.
    Et dire que cette agence de renommée, se vante de récolter toutes les certifications de qualité de service et d’organisation du travail !
    Du coup, et pour laisser ces vaillants techniciens de la visite technique savourer un repos quotidien bien mérité, après une demi journée de travail harassant, nos citoyens ont, en désespoir de cause, laissé tomber, et se contentent de conduire leurs véhicules sans avoir passé la visite technique, moyennant certains « arrangements » avec les agents de l’ordre, au cas où ils se font prendre.

    L’Etat tunisien lance un Appel d’Offre pour raccorder tous les lycées et écoles au très haut débit


    Le ministère de l’Education nationale a lancé le mois dernier un appel d’offre destiné essentiellement aux opérateurs télécoms tunisiens qui vise à raccorder tous les établissements scolaires à l’internet haut débit et ce, quel que soit le type de connexion. Ainsi, si la zone est desservie par la Fibre Optique, l’école ou le lycée sera raccordé en cette technologie. Si la zone est plutôt éloignée, une connexion basée sur la LTE (4G) sera alors utilisée. 
    Pour les écoles et lycées situés dans des zones où même la 4G y parvient difficilement (surtout dans les zones rurales et montagneuses), l’opérateur pourra installer, temporairement, une connexion satellitaire. Le but de cette opération, est de préparer le terrain au lancement de l’école numérique à l’aube de 2020. Une commission mixte entre le ministère de l’Education nationale et le ministère des TIC et de l’Economie numérique est en effet en cours d’élaboration d’un nouveau système d’éducation basé sur la tablette numérique et les tableaux interactifs. Le déploiement se fera progressivement dès 2017 le temps de terminer avec la formation de tous les professeurs et instituteurs et assurer le stock de matériel informatique nécessaire au déploiement de la e-Education en Tunisie.
    L’appel d’offre prendra fin d’ici la fin de l’été et on prévoit que la fin du déploiement du Très haut débit dans ces établissements scolaires d’ici fin 2016. Mais pourquoi la connexion satellitaire sera-t-elle temporaire pour certains de ces établissements ? Car un autre appel d’offre de l’Etat tunisien sera lancé pour raccorder les zones blanches en LTE.
    Ecole primaire à Borj El Khadhra, à l'extrême sud de la Tunisie
    Ecole primaire à Borj El Khadhra, à l'extrême sud de la Tunisie
    C’est en effet un autre appel d’offre que, cette fois-ci, sera lancé par le ministère des TIC et de l’Economie numérique et qui est destiné aux opérateurs télécoms. L’Etat financera, en effet, l’installation d’antennes 3G/4G dans les zones rurales éloignées appelées ‘Zones Gamma’. Un classement a été, en effet, opéré sur le territoire tunisien en le divisant en 3 zones : Alpha pour les endroits à forte densité où le retour sur investissement est plutôt rapide (Comme Tunis, Sousse, etc.), Beta pour les zones où le retour sur investissement peut aller de 8 à 15 ans (Kairouan, etc.) et enfin Gamma. 
    Pour les 2 premières zones, les opérateurs installent le réseau LTE à leur charge. Mais pour les zones Gamma, c’est l’Etat tunisien qui se chargera des frais de raccordement grâce au Fond des TIC (ponction de 5% sur la consommation téléphonique). L’appel d’offre de raccordement des zones Gamma au très haut débit rentre dans le cadre du service universel dont une mise à jour du code est en cours de préparation par l’Instance Nationale des Télécommunications (INT). Il sera lancé d’ici fin août 2016 accusant ainsi plusieurs mois de retard. La raison ? La carte des zones Gamma est en cours de révision chez l’INT après le lancement de la 4G en Tunisie en mars dernier. Vu que la LTE a un rayon de diffusion plus grand grâce à la bande 800 Mhz, le nombre des zones gamma a donc été sensiblement réduit.
    Welid Naffati

    La Tunisie devient le seul pays du Maghreb à respecter les Libertés sur Internet


    Le 2 juin dernier, un décret-loi a été publié par le gouvernement marocain donnant un cadre légal au blocage du protocole VoIP sur les réseaux télécoms du Royaume Chérifien. Ainsi, la décision de blocage de la VoIP par le régulateur marocain (et qui a provoqué un tollé chez les consommateurs en début d’année) se trouve appuyé par un cadre légal solide vu qu’il y avait un vide juridique sur ce volet là… au plus grand bonheur des opérateurs marocains, fournisseurs d’accès Internet inclus.
    Pour le moment, il n’y a aucune réaction notable dans la rue vu que c’est Ramadan et du côté des entreprises installées au Maroc, il semblerait que des solutions palliatives soient déjà adoptées à large échelle chez les Pro ainsi que les personnes physiques : Les VPN comme Hotspot Shield qui est gratuit en ligne et qui permet de contourner ce blocage.

    Du côté de notre voisin de l’Ouest, ce n’est pas la joie non plus. En effet, le gouvernement algérien a décidé, samedi 18 juin dernier en début de soirée juste après la rupture du jeûne, le blocage de tous les réseaux sociaux, notamment facebook, twitter et Instagram, sans aucune annonce officielle ou préavis. La raison ? «Protéger les candidats au bac partiel qui commence le lendemain contre les faux sujets» et ce, après que plusieurs examens ont fuité lors de la cession principale, en fin mai dernier et qui ont été publiés sur facebook. Ce blocage se poursuivra jusqu’au 23 juin prochain, c’est à dire à la fin des examens du baccalauréat.
    D’après nos contacts à Alger, cette censure n’a pas empêché plusieurs algériens à trouver rapidement la solution : Les VPN à l’instar de Hotspot Shield, dont le taux de recherche sur le Net algérien a explosé ces deux derniers jours d’après Google Trends. Mais il semblerait que cette décision commence à provoquer des remous du côté des entreprises algériennes qui estiment à plusieurs centaines de milliers d’euros les pertes indirectes à ces 5 jours de censure des réseaux sociaux en Algérie. Surtout du côté des opérateurs algériens des télécoms dont l’utilisation de la 3G par leurs clients passe essentiellement sur les réseaux sociaux.

    Le taux de recherches du terme VPN depuis l'Algérie sur les 7 derniers jours d'après Google Trends
    Ces pratiques de filtrage du web ou d’un protocole Internet sont un vrai danger pour la neutralité du Net. Leur timing (plein Ramadan) et la manière avec laquelle les pouvoirs marocains et algériens y ont procédé n’est pas du tout innocente. Car derrière de telles décisions, et en ce temps précis, on sent la panique du gouvernement face à un Internet libre et incontrôlable. Sur la VoIP, par exemple, il est difficile aux services de sécurité marocains de contrôler et de tracer les appels dans un contexte géopolitique explosif à cause de la menace terroriste. La solution de facilité qu’ils ont trouvé : Bloquer la VoIP pour que les appels passent sur les réseaux classiques des télécoms marocains. Ces derniers se réjouissent d’une telle décision pour des raisons purement économiques. Mais le résultat est encore plus dangereux qu’avant. Pourquoi ? Car en utilisant les VPN à large échelle, on passe à des communications cryptées de pair en pair via des IP cachées. Bonjour le casse tête aux services de renseignements qui n’auront plus la main pour contrôler les flux. 
    Quant aux opérateurs, notamment marocains, la censure ne peut qu’être contre-productive. Pourquoi ? Car le business model classique d’un opérateur (gain sur les minutes d’appel) est en plein déclin face à la montée exponentielle des réseaux IP dans le monde grâce à la 4G (LTE). Maintenant, l’industrie est en train de passer d’un model basé sur le prix de la minute, à un contenu ou service proposé sur Internet contre un forfait ou un abonnement. Ce contenu peut-être du multimédia (vidéo, audio, etc.) comme ça peut être un service tel que la réservation en ligne d’un taxi. 
    Mais quid de la Tunisie ? L’article 26 du code des télécommunications tunisien stipule clairement que «le titulaire d’une licence de télécommunications s’engage à se conformer aux conditions de secret et de neutralité à l’égard des signaux transportés». En d’autres termes, tout opérateur qui installe un réseau télécom en Tunisie s’engage à respecter la neutralité des données qui transitent sur ses équipements. Ce même article est écrit (mais avec une autre formulation) dans la licence des 3 opérateurs télécoms tunisiens qui doivent, ainsi, respecter la neutralité de traitement des paquets.
    Et c’est en se basant sur cet article, justement, que le régulateur tunisien des Télécoms (INT) a fait un rappel à l’ordre aux 3 opérateurs télécoms en 2014 quand ils ont décidé de bloquer la VoIP sur leur réseau (lire notre article). Rappelons au final que la Tunisie a été classée première sur la zone Afrique du Nord et Moyen Orient en 2015 d’après le Freedom House au sujet des Libertés sur Internet.
    Welid Naffati

    Le réseau Tor est truffé de nœuds-espions qui dénichent les services cachés


    Des chercheurs en sécurité ont découvert plus de 110 nœuds de connexion Tor qui collectent des informations sur les services cachés dans le but de les pirater.  


    Riffle, le réseau anonyme qui se veut plus rapide et plus efficace que Tor


    Des chercheurs ont présenté une technique qui permettrait d’assurer la sécurité des échanges, même si tous les serveurs sont compromis sauf un.




    Comme Tor, Riffle va faire passer les messages des utilisateurs à travers une série de serveurs qui leur appliqueront un chiffrement en « couches d’oignon ». Mais, première différence, les serveurs vont permuter à chaque passage l’ordre des messages qu’ils reçoivent, de sorte que l’on ne pourra plus corréler les flux qui entrent et qui sortent dans le réseau. Par ailleurs, pour éviter qu’un message ne soit altéré par un nœud-espion, les chercheurs vont initialiser chaque connexion de manière vérifiable à travers tous les serveurs (« verifiable shuffle ») tout en s’appuyant sur un procédé d’authentification. Ainsi, d’après les chercheurs, il suffira qu’un seul de serveurs du réseau ne soit pas compromis pour bénéficier d’une communication totalement sécurisée. De plus, l’acheminement des messages serait 10 fois plus rapide qu’avec Tor.

    D’autres projets existent

    Les chercheurs vont présenter leur technique lors de la conférence Privacy Enhancing Technologies Symposium 2016, qui se déroule du 19 au 22 juillet à Darmstadt (Allemagne). Ce n’est pas la première fois que des chercheurs proposent des systèmes alternatifs à Tor. En décembre 2015, d’autres chercheurs du MIT ont présenté « Vuvuzela », un système d’anonymat où la sécurité s’appuie sur la permutation des messages et la génération de bruit (faux messages). En juillet 2015, des chercheurs ont présenté« Hornet », une version très haut débit de Tor.
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