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    dimanche 3 décembre 2017

    La drogue du violeur fait son apparition en Tunisie


    Certains viols sont commis avec le « consentement » de la victime : le GHB est une drogue qui, lorsqu’elle est administrée à une personne lui efface tout souvenir. Une aubaine pour les violeurs. En Tunisie, certains cas de viols à l’aide du GHB ont été enregistrés. Le criminologue Kais Ben Halima nous dresse un état des lieux !
    Le GHB ou acide gamma hydro butyrique est un produit stupéfiant initialement utilisé en anesthésie générale. Des études ayant montré qu’il augmente le taux d’hormone de croissance. Il a fait son apparition dans les salles de musculation, les utilisateurs espérant se muscler plus facilement avec.
    Mais l’utilisation du GHB été détournée. Aujourd’hui ce produit est devenu une drogue : la drogue du violeur. Elle est utilisée pour favoriser des relations sexuelles forcées. Il ne s’agit pas d’un viol au sens classique du terme car la victime sous l’emprise de cette drogue devient docile et l’agression sexuelle se déroule sans violence. L’acte reste cependant un viol parce que le consentement de la victime a été soutiré à travers des moyens fallacieux. La victime se voit dépossédée de sa faculté de choisir après avoir ingurgité du GHB à son insu.
    Souvenirs effacés 
    Kais Ben Halima, spécialiste de la question nous éclaire un peu plus sur ce phénomène qui touche aussi la Tunisie. Selon le docteur Abderrazek Hedhili, chef du service de toxicologie au Centre d’Assistance Médicale Urgente (CAMU) ,une victime à qui on a fait boire cette drogue, se réveille le lendemain sans aucun souvenir, ne se rappelant même pas avoir eu des rapports sexuels à moins de retrouver des traces flagrantes.
    Sans ces traces, la victime est dans l’incapacité de se rendre compte qu’elle a eu une relation sexuelle. Le docteur Mouldi Amamou, consultant de la clinique de droit pénal rapporte le cas d’une jeune fille qui n’a pris conscience de son viol que le jour où elle a découvert qu’elle était tombée enceinte. Elle était ébranlée car elle n’avait jamais eu de relations sexuelles et se croyait même toujours vierge, confie Ben Halima.
    Ce n’est qu’après une enquête judiciaire qu’elle a découvert avoir été la victime d’un violeur au GHB, indique Kais Ben Halima. Les enquêteurs sont remontés jusqu’à la soirée où on lui a administré la drogue et ce n’est qu’après des recoupements qu’ils sont parvenus à identifier le violeur. L’enquête aura duré presque trois ans d’où la difficulté de démasquer ou identifier les éventuels prédateurs sexuels.
    Anxiolytique et supplément alimentaire !
    Le GHB fut découvert en 1961 par le professeur Laborit qui l’a synthétisé en 1968. Dans les années 1970, le GHB a été utilisé comme anxiolytique et pour aider les alcooliques à ne pas ressentir l’envie de boire. Dans les années 1980, on le retrouve en vente libre partout comme supplément alimentaire. Dans le milieu des années 1990, la prescription du GHB est sévèrement réglementée.
    Il est interdit aux Etats-Unis en novembre 1990. En avril 1998, il est interdit au Canada suite à un viol attribuable à l’utilisation du GHB pour soumettre la victime. A partir de 2002, la consommation de GHB se multiplie dans les rave-party. Pour ce qui est de la Tunisie, on ignore quand cette drogue a fait son apparition. Il y a déjà eu le cas de ce violeur en série dont nous a parlé le docteur Amamou. Et à ma connaissance il y a eu deux autres cas mais dont la véracité n’a pas été confirmée par les services toxicologiques compétents. Mais tous les symptômes, les circonstances et les effets laissent croire que ces deux filles ont été victimes du GHB, nous confie Me Kais Ben Halima.
    Combien de cas en Tunisie ?
    Le premier remonte à environ un mois, dans l’un des établissements les plus en vogue sur le Grand Tunis. Une fille s’est vu mettre une substance dans son verre à son insu par un inconnu. Heureusement pour elle, dès qu’elle a senti sa tête tourner et une sensation d’ivresse, alors qu’elle n’en était qu’à sa première gorgée, elle s’est rendue en vitesse aux toilettes où elle a passé presque 2 heures à vomir jusqu’à ce que ses amis la reconduisent chez elle dans un état lamentable.
    Le lendemain c’était le blackout total et ce n’est qu’après que ses amis lui ont raconté les détails de la soirée qu’on a pu penser qu’il s’agissait bel et bien du GHB. Kais Ben Halima rapporte un second cas : dans une discothèque de Sousse, une jeune fille de 21 ans est tombée immédiatement dans le coma. Elle est restée dans cet état comateux pendant deux jours, après qu’un inconnu a versé une substance inconnue dans son verre.
    Cela l’a certainement secouru d’un viol probable. La victime a été hospitalisée immédiatement au CHU de Sahloul. Malheureusement, on ne pourra jamais confirmer qu’il s’agissait du GHB parce que la famille a choisi de taire les résultats des examens toxicologiques.
    Combien de cas « étouffés » ?
    le criminologue indique toutefois que selon les témoignages de certains proches de la famille il s’agit bel et bien du GHB d’autant plus qu’à forte dose ce produit peut entraîner facilement le coma. Par peur du scandale, la famille, très conservatrice, n’a pas voulu porter plainte. Résultat, on a un violeur au GHB dans la nature qui peut frapper à n’importe quel moment.
    Et c’est ce genre de comportement rétrograde, qui fait que certainement beaucoup d’autres cas ont été tus. En outre, son élimination par l’organisme étant très rapide, cela rend difficile les expertises de la police. Le GHB peut être dépisté dans le sang pendant 6 heures et dans les urines pendant environ 12 heures, d’où l’importance de porter plainte rapidement.
    Le GHB pour faire chanter les opposants
    Le ministère de l’Intérieur et les autorités judiciaires sont elles au courant de ce fléau ? Certainement, précise Kais Ben Halima qui rappelle l’enquête judiciaire concernant la femme enceinte. Outre ce fait, il paraîtrait que sous l’ancien régime, le ministère de l’Intérieur avait recours à ce genre de produit contre les opposants de Ben Ali afin de les amener à avoir des rapports « consentis » avec des hommes, les filmer et pouvoir nuire à leur réputation ou les faire chanter, déclare l’avocat.
    Les effets du GHB
    Les femmes qui se font violer peuvent attraper des MST, peuvent tomber enceintes, sans oublier les risques courants de chantage et autres. Mais les effets sont multiples : maux de tête, vertiges, étourdissements, nausées, vomissements, somnolence, confusion, amnésie (trou noir) en cas d’association avec l’alcool en particulier.
    Une dose plus importante peut vous plonger dans un sommeil pseudo-comateux. Une overdose peut entraîner des difficultés à respirer, un rythme cardiaque ralenti, des convulsions et même la mort. C’est généralement lors de l’apparition des premiers symptômes qu’il faut agir rapidement parce que le GHB met entre 15 et 20 minutes pour faire son effet. Passé ce délai, et s’il n’y a pas de faux dosage, la victime tombera facilement dans les mains du prédateur sexuel qui lui a administré la drogue.
    Asma Moussa

    Hammamet se mobilise pour la culture : « Touche pas à mon festival »



    Les réseaux associatifs et les milieux culturels de Hammamet et du Cap Bon se mobilisent ce dimanche pour tenter de sauver le Centre culturel international des projets ministériels qui visent à le déstabiliser.
    Un sit-in de protestation aura lieu dimanche 3 décembre à 14h devant le Centre culturel international. Il s’agit ici d’une simple première action qui devrait être suivie d’autres mouvements.
    En effet, tout en sachant que la mobilisation d’un grand nombre de manifestants sera difficile à cause du long weekend du Mouled, les protestataires ont choisi de prendre date. Ils devraient en effet revenir à la charge dans les jours qui viennent.
    Ce mouvement de protestation est intervenu après les propos du ministre des Affaires culturelles qui a déclaré avoir retiré une importante partie du budget du festival de Hammamet pour l’allouer à d’autres régions au nom de la discrimination positive.
    En outre, le ministre qui vient de retirer 73% de leur budget au CCIH et au festival international de Hammamet vient de limoger Moez Mrabet, directeur du CCIH sans présenter d’arguments convaincants et en se réfugiant derrière de très vagues accusations de mauvaise gestion que Mrabet vient de récuser.
    Cette crise ouverte au CCIH n’est pas près de s’apaiser sur fond de protestations contre les injustices faites à Hammamet et la cabale irréfléchie qui vise le festival de Hammamet et son directeur.
    C’est bien dommage que le ministère s’attaque à ses propres institutions et aux cadres qui ont fait leurs preuves sur le terrain. Un cas inédit dans les archives de la culture en Tunisie !

    LES PASSAGES PIÉTONS DE LA MARSA AUX COULEURS DES MERGOUMS BERBÈRES




    Désormais, les passages piétons de la Marsa seront décorés aux motifs des mergoums berbères.
    Dans le cadre de la sensibilisation des enfants, des jeunes et moins jeunes à l'art et à sa démocratisation, Irane Ouanes, enseignante de langue et littérature française, artiste-peintre et sculpteur, lance un appel aux intéressés pour participer à un projet de street art le week-end du 9 et 10 décembre.
    Le projet consiste à peindre les passages piétons, avec des motifs inspirés des beaux tapis kilim berbères. Cela inciterait les voitures à céder le passage aux piétons et ornerait nos rues.
    Le projet se déroulera dans une première étape à la Marsa, précisément devant les écoles et collèges avec la participation des élèves et parents.
    La participation, ouverte au grand public sur inscription, est gratuite.