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    mercredi 2 septembre 2020

    ★ Lettre "à chaud " de Mustapha Attia au nouveau chef du gouvernement Hichem Mechichi

     

    Monsieur
    Maintenant que vous avez arraché une confiance mitigée de l'assemblée des représentants du peuple , il est absolument nécessaire d'écouter ceux qui ne vous disent pas ce que vous voulez entendre . Allez , un peu d'humilité , de disponibilité , de sens du sacrifice pour ne pas se retrouver du mauvais côté de l'aventure . Choisissez bien vos conseillers parmi les plus expérimentés qui mêlent à la fois rigueur et honnêteté , qui dénoncent les illusions de la classe politique et l'absurdité de son discours depuis plus de neuf ans :" car qui est en droit de vous rendre absurde est en droit de vous rendre injuste " , écrivait Voltaire .
    Monsieur le chef du gouvernement ; écoutez les mécontents , ce sont " des pauvres qui réfléchissent " écrivait l'historien Ibn Abi Dhiaf dans son récit sur la révolution de Ali Ben Ghedahem chef de la tribu berbère de Majer (1864) . Criblés de taxes , de dettes , ces citoyens " d'en bas " se posent la même question sur la gestion du pays depuis presque dix ans en observant les taux record par rapport au PIB des prélèvements obligatoires , des dépenses publiques , d'endettement de l'État et plusieurs sortes d'impôts invisibles , aussi coûteux que vexants . S'il y avait un prix de la plus mauvaise gestion du monde ces dernières années , la Tunisie concourrait dans les premières places . Plus elle dépense plus elle fiscalise , moins ça marche . Pire , ce modèle dit " révolutionnaire" ne cesse de fabriquer de l'inégalité au nom de l'égalité . À observer notre économie qui repose dans un équilibre fragile sur de gigantesques pyramides de dettes et qui risque de s'effondrer et nous plonger dans une grave récession , on se demande comment vous allez réaliser le programme dont vous avez l'ambition ! Il n'est pas besoin d'avoir lu " la comédie humaine " de Balzac (plus de quatre-vingt-dix romans et nouvelles ) ou au moins deux d'entre eux :" illusions perdues " et " splendeurs et misères des courtisanes " et de connaître les déboires de Lucien Rubempré (le héros balzacien finit ruiné par les dettes) , pour savoir qu'on ne peut indéfiniment compter sur les dettes pour redresser une économie en faillite .
    Monsieur ;
    Vous avez appelé à respecter la constitution , mais une constitution ne vaut que par les hommes qui la mettent en mouvement . Une pratique dénaturée des institutions , représente un défi sans précédent pour la République à tel point qu'il pourrait en menacer la pérennité . Montesquieu recommande de ne toucher aux institutions que " d'une main tremblante " et dans " Gargantua " , Rabelais décrit une décision erronée " dont furent faites grosse guerres " car la réussite d'un haut responsable ne repose pas sur son efficacité seulement mais , aussi , sa capacité à réunir les citoyens .
    L'avenir , Monsieur le chef du gouvernement , n'appartient pas à ceux qui joueront la carte de la victoire d'un" camp" sur l'autre mais à ceux qui sauront se montrer capables d'assumer " l'heure et le choix " , selon la belle formule de Raymond Aron , et à soumettre leurs ambitions au service du pays et non pas le pays au service de dirigeants saisis par la démesure .
    À bon entendeur salut !
    Mustapha Attia

    L’image contient peut-être : Mustapha Attia, costume

    COVID-19: seul un élève sur trois dans le monde retrouvera l’école

     

    Seul un élève sur trois dans le monde va retrouver le chemin de son établissement scolaire en cette fin d’été, les deux tiers des élèves restant « sans école » ou au mieux « dans l’incertitude » provoquée par le COVID-19, a indiqué l’UNESCO dans un communiqué. 

    Sur un total de 1,5 milliard d’enfants scolarisés de la maternelle au secondaire dans le monde, 900 millions effectuent d’habitude leur rentrée entre août et octobre, les autres étant dans un autre calendrier scolaire (janvier-novembre, mars-décembre etc.).

    Environ 128 millions ont déjà démarré dans une nouvelle classe et 433 millions, dans 155 pays, devraient faire de même dans les prochaines semaines, soit au total 561 millions d’élèves, précise l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.

    Mais un milliard d’élèves, soit deux tiers de la population scolaire mondiale, restent « sans école ou en situation d’incertitude », souligne-t-elle, en ce jour de rentrée dans plusieurs pays européens.

    En outre, « plus de la moitié des 900 millions d’élèves qui commencent la nouvelle année scolaire devrait suivre un enseignement à distance, de façon totale ou partielle ». Et « la majorité de ces apprenants et leurs familles attendent toujours des indications claires sur ce qui les attend à la rentrée scolaire 2020-21, à quelques semaines seulement de la date prévue ».

    Écoles closes, enseignement à distance, incertitudes, risques de décrochage scolaire… : l’UNESCO s’alarme une nouvelle fois de cette situation, pointant qu’elle est de nature à avoir un impact sur les populations les plus vulnérables et en particulier sur les fillettes.

    Elle presse les autorités éducatives d’assurer un retour rapide à l’école, tout en prenant des mesures pour la santé et la sécurité des élèves et du personnel scolaire.

    « La crise de l’éducation est toujours aussi grave », a déclaré Audrey Azoulay, la directrice générale de l’UNESCO, citée dans le communiqué.

    « Plusieurs générations se retrouvent menacées par ces fermetures d’écoles qui concernent des centaines de millions d’élèves et se poursuivent désormais depuis de longs mois. Il y a là une urgence éducative mondiale », a ajouté Mme Azoulay, dont l’organisation, en collaboration d’autres agences onusiennes et la Banque mondiale, œuvre actuellement à la réouverture des écoles.