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    vendredi 1 juillet 2016

    Quels sont les plus beaux palais et demeures de la médina ?



    Dar Hussein

    Durant le mois de Ramadan, la médina de Tunis fourmille de vie avec des visiteurs qui en investissent tous les coins et recoins.
    Mosquées, zaouias, medersas et palais
    Promenades et sorties guidées sont ainsi organisées pour aller à la rencontre des principaux monuments historiques de la médina.
    Mosquées, nécropoles, zaouias, medersas et anciennes demeures patriciennes sont sous le regard de milliers de visiteurs qui, chaque soir, multiplient les parcours hors des chemins battus et les coups de cœur pour mille et un aspects du patrimoine national.
    Une question se pose dans cette optique et nos lecteurs pourraient contribuer à défricher les réponses à cette interrogation. Cette question est la suivante : Quels sont les plus beaux palais et demeures de la médina de Tunis ?
    Pour une topographie des palais de la médina
    Ces lieux sont très nombreux et se trouvent un peu partout dans la cité historique. Sans prétendre les mentionner tous, il convient de relever que les uns sont tres connus et d’autre anonymes ou fermés et oubliés.
    Un état des lieux non exhaustif devrait permettre de retrouver ces palais et demeures afin de décider ensemble, amis lecteurs, lesquels sont les plus brillants.
    Dans cette topographie de la médina, Dar Hussein et Dar Lasram sont actuellement sous les projecteurs grâce au festival de la médina.
    La magie de Dar Hussein
    Dar Hussein est l’actuel siège de l’Institut national du Patrimoine. L’origine de ce palais remonte à l’époque des Bani Khourassan. L’édifice a été reconstruit par Ismail Kahia au XVIIIème siècle puis occupé par Youssef Saheb Ettabaâ. En 1858, ce palais a abrité les travaux du premier Conseil municipal de Tunis.
    Ce conseil était présidé par le général Hussein qui donna son nom au palais. plus tard, ces lieux seront occupés par le général Forgemol, commandant militaire français de Tunis.
    Le caractère de Dar Lasram




    Dar Lasram abrite les locaux de l’Association de sauvegarde de la médina. Véritable bijou, ce palais surprend par son patio surélevé et son makhzen, le local actuel du club Tahar Haddad.
    Les origines de ce palais remontent au XIVème siècle lorsque Hamouda Lasram y installa sa famille. D’origine yéménite, cette famille a vécu dans ce palais jusqu’en 1964 puis le vendit alors à la Ville de Tunis.
    Hôtels de charme, maisons d’hôtes, galeries d’art…


    Dar Ben Abdallah

    Parmi les autres grandes demeures, Dar Ben Abdallah accueille un musée et se trouve actuellement en travaux. En ce sens, plusieurs anciennes demeures ont eu une nouvelle affectation. Par exemple, Dar Ben Achour qui dans le temps avait appartenu aux Bouattour accueille la Bibliothèque de la Ville de Tunis.
    Dar Jaziri est partagée entre les locaux de la maison de la Poésie et ceux du festival de la médina. Quant à Dar Belhouane ou Dar Beyram, ils ont été transformés en hôtels de charme alors que Dar Ben Gacem et Dar Bouderbala abritent respectivement une maison d’hôtes et une galerie d’art.
    L’exemple de Dar Othman
    La liste est longue de ces maisons et demeures qui restent parfois peu connues. Citons Dar Othman, l’un des deys de Tunis au XVIème siècle. Elle se trouve dans le quartier des Teinturiers et offre un exemple unique de l’architecture de cette époque.
    Ce palais accueille désormais des services du ministère de la Culture. Tout comme la maison d’Ibn Khaldoun, rue Tourbet El Bey ou encore Dar Haddad à l’impasse des artilleurs.
    Des beautés encore secrètes
    Beaucoup de ces maisons sont en travaux comme Dar Jaiet qui devrait prochainement abriter un musée ou Dar Hamouda Pacha et Dar Baccouche actuellement fermées. D’autres lieux comme la Rachidia et l’ancien palais Kheireddine sont très visités même si le public se pose peu de questions relatives à leur histoire.
    Enfin, certaines demeures comme Dar Jellouli sont toujours habitées et recèlent bien des beautés à l’instar des nombreuses demeures de la rue Boukhris, appartenant aux Ben Ammar, Khairallah et autres Fayache ou Bach Hamba.
    La médina aux cent joyaux oubliés
    Que de maisons de style et de mémoire qui pourraient donner un nouvel élan à la médina de Tunis! Car ces Dar sont ce que les fameux « riadhs » sont aux villes marocaines.
    Les restaurer, les remettre dans le circuit culturel et touristique, les mettre en valeur pourrait donner une nouvelle chance de décollage à la médina aux cent joyaux oubliés comme Dar Haydar, Dar Ibn Arafa ou Dar Bach Hamba qui attendent un coup de pouce des pouvoirs publics et de la société civile pour entrer dans l’avenir.
    H.B.