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    mardi 12 juillet 2016

    Tunisie – La visite technique des véhicules ou le parcours du combattant


    S’il y a une chose dont tous les policiers en Tunisie sont au courant, et ils en raffolent, soit-dit, entre nous, c’est que près de la moitié des véhicules circulant sur nos routes ne sont pas en règle avec la visite technique. C’est que les tunisiens, et ce n’est pas pour cause de recalage de leur voiture à la visite technique, ne possèdent pas le fameux sésame à arborer fièrement sur le pare-brise. Car il faut croire que les tunisiens ne sont pas arrivés à muter en superman ou en faiseurs de miracles. Et ils n’arrivent pas, quoiqu’ils aient essayé, à faire passer cette satanée visite technique à leur voiture. Ils ont beau essayé. Ils ont changé de centre de visite. Ils se sont levés à l’aube. Ils sont directement allés au centre, en fin de soirée… Rien à faire. Chaque fois qu’ils se pointent aux abords de n’importe quel centre, c’est toujours la même histoire. Ils se retrouvent derrière une file monstre de véhicules qui attendaient, on ne sait depuis quand, et dont la moitié n’aura pas le privilège d’entrer au saint des saints.
    Une parmi les centaines d’anecdotes rapportées par des amis, celle d’un type qui a fait la queue deux jours de suite sans parvenir à atteindre le portail du centre de visite technique, bien que la deuxième fois, il s’était pointé alors qu’il faisait encore nuit.
    A la troisième tentative, et au moment de se garer en bout de file, il se fait appréhender par un agent de la garde nationale, qui lui demanda, comme par hasard, de vérifier les papiers de la voiture. Et l’invectiva à cause de sa visite technique qui est dépassée. Le pauvre type en question a beau expliquer au gendarme qu’il était justement, là, à ce moment là, parce qu’il n’avait plus de visite technique valide, et qu’il venait la repasser, ce que notre agent de l’ordre devinait bien quelque part. N’empêche que ce dernier ne le rata pas et lui dressa un PV pour la circonstance. Finalement, et après avoir perdu des dizaines de places à cause de son « histoire » avec l’agent, notre ami reprit la queue et au moment où il commençait à espérer arriver à dépasser le portail, celui-ci se referma dans un sinistre grincement, annonçant la fin de la séance de travail.
    Car il faut dire que l’aberration dans tout ceci, c’est que l’Agence Tunisienne de Transport Terrestre a préconisé un travail en séance unique dans ses centres de visite technique, et que cette séance s’achève juste après midi. Et que les vaillants techniciens qui travaillent dans les centres referment, généralement, leurs portes bien avant l’heure, sous prétexte qu’ils doivent finir avec les véhicules qui sont déjà engagés dans les couloirs de la visite.
    Et dire que cette agence de renommée, se vante de récolter toutes les certifications de qualité de service et d’organisation du travail !
    Du coup, et pour laisser ces vaillants techniciens de la visite technique savourer un repos quotidien bien mérité, après une demi journée de travail harassant, nos citoyens ont, en désespoir de cause, laissé tomber, et se contentent de conduire leurs véhicules sans avoir passé la visite technique, moyennant certains « arrangements » avec les agents de l’ordre, au cas où ils se font prendre.

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