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    samedi 17 août 2019

    Pour en finir avec « le mythe d’une petite présidence » ou d’un président de la république sans pouvoirs !


    Par Salsabil Klibi :


    Par Salsabil KLIBI – assistante à la faculté des sciences juridiques de Tunis
    Le Président de la République est élu au suffrage universel direct ce qui lui donne dans tous les cas de figure (qu’il soit élu au premier ou au second tour) une légitimité forte de plus de 50% des suffrages. (article 75 de la constitution)
    Le président de la République peut jouer un rôle déterminant dans le choix du chef du gouvernement si la majorité parlementaire n’arrive pas à tomber d’accord sur un candidat à ce poste, deux mois après la proclamation des résultats définitifs des élections législative (article 89 de la constitution). Il revient, en effet, au Président de la République de procéder aux consultations politiques nécessaires avec tous les partis représentés au parlement, pour trouver le candidat susceptible d’obtenir la confiance de l’assemblée si cette dernière ne réussit pas à réunir la majorité nécessaire (plus de 50% des voix) pour le candidat proposé par le parti qui a obtenu le plus grand nombre de sièges. Inutile de dire que pour réussir une telle mission il faut avoir des talents de fin manœuvrier politique et bénéficier surtout de la confiance des parties, avec lesquelles se feront ces tractations !
    Le Président de la République intervient dans la formation du gouvernement pour deux portefeuilles, la Défense et les Affaires Etrangères (article 89 de la constitution), ces deux ministères doivent être choisis, il est vrai, par le chef du gouvernement mais en concertation avec le président. Ce qui veut dire qu’ils ne peuvent être désignés sans son consentement et qu’en pratique c’est le président qui les choisit.
    Le Président de la République détermine la politique de l’Etat dans les domaines des Affaires Etrangères de la Défense et de la sécurité nationale (article 77 de la constitution). Ce dernier élément lui donne une grande latitude d’intervention dans affaires de l’Etat, ce qui l’amène par la force des choses à interférer dans des dossiers qui relèvent de la compétence du chef du gouvernement.
    Le Président de la République dispose du droit d’initiative législative (article 62 de la constitution), ce qui lui permet de moduler la politique générale de l’Etat et de mettre en application la constitution que ce soit en matière de droits et libertés ou en matière institutionnelle, par les projets de lois qu’il peut initier. Si le président ne dispose pas d’une majorité au parlement et que ses initiatives législatives restent sans issue (comme c’est le cas pour le projet de loi relatif à l’égalité successorale) cela n’enlève en rien l’intérêt pour lui de cette compétence qui devient un atout de manœuvre politique.  Il peut, en effet, toujours présenter des projets de loi en sachant qu’elles ne seront pas appuyées par la majorité parlementaire, dans le but d’acculer la majorité parlementaire à prendre position sur des questions éludées ou tues jusque-là par elle.
    Le Président de la République a le droit de présenter un recours en inconstitutionnalité devant la cour constitutionnelle contre une loi votée par le parlement (article 120 de la constitution). En tant que garant de la constitution il peut ainsi faire échec aux velléités de la majorité gouvernante de violer la constitution. Il a aussi, dans le même ordre de compétences, le pouvoir de désigner quatre membres à cette cour qui constitue la plus haute juridiction de l’Etat.
    Le Président de la République dispose du droit de renvoi, c’est à dire le droit de refuser de promulguer une loi et la renvoyer au parlement pour un deuxième vote à une majorité renforcée des trois cinquièmes (article 81 de la constitution). Ce droit de renvoi se distingue du droit de présenter un recours en inconstitutionnalité devant la cour constitutionnelle, évoqué plus haut, car il n’est pas nécessairement motivé par des considérations juridiques (conformité ou non à la constitution) mais peut être exercé pour des raisons de pure opportunité politique. Ce qui veut dire, là encore, que le président dispose du pouvoir de s’opposer à la politique législative de la majorité parlementaire du jour.
    Le Président de la République peut dissoudre le parlement, si ce dernier ne réussit pas à donner sa confiance au gouvernement. (articles 77 et 89 de la constitution).
    Le Président de la République peut prendre le peuple à témoin en soumettant au référendum une loi que le parlement a déjà adopté (article 82 de la constitution).
    Le Président de la République peut demander au parlement de confirmer sa confiance au gouvernement. Si ce dernier la lui refuse, le gouvernement est considéré démissionnaire (article 99 de la constitution) et il appartiendra, à ce moment-là, au président de procéder aux tractations politiques nécessaires pour trouver un nouveau candidat à la Qasbah. Cette prérogative du président semble surprenante du fait qu’elle est aussi accordée au chef du gouvernement par l’article 98 de la constitution. Le pouvoir de demander au parlement de confirmer sa confiance au gouvernement, donne pourtant un pouvoir redoutable au Président de la République. En effet, ce dernier peut l’utiliser pour déstabiliser, voire faire éjecter le chef du gouvernement et son équipe, surtout s’ils sont adossés à une coalition parlementaire friable. Mais cette prérogative peut aussi et surtout être utilisée par lui pour sortir le pays d’une crise politique.
    En effet, à supposer qu’une équipe gouvernementale soit issue d’une coalition parlementaire (ce qui est le cas aujourd’hui) et non pas d’un seul parti disposant de la majorité et capable donc de gouverner seul, à supposer que les partis qui composent cette coalition ne soient plus d’accord pour soutenir le gouvernement et son chef, l’issue logique d’une telle situation serait de présenter une motion de censure contre le gouvernement c’est-à-dire de lui retirer sa confiance. Cependant étant donné que la constitution exige que le vote du retrait de confiance à un gouvernement s’accompagne du vote lors de la même séance pour un nouveau chef de gouvernement (motion de censure constructive article 97 de la constitution), et dans la mesure où les partis qui composent la coalition sont divisés sur le soutien au gouvernement et son chef, il leur sera difficile de tomber d’accord sur un nouveau candidat pour diriger une nouvelle équipe gouvernementale. Nous serions donc dans une situation où le parlement NE VEUT PLUS soutenir le gouvernement mais est également dans L’INCAPACITE de le congédier. Dans ce cas si le chef du gouvernement est constamment taclé et empêché de gouverner (ce que l’actuel chef du gouvernement ne cesse d’ailleurs de répéter) s’il ne se résout pas malgré cela à démissionner (ce qui est également le cas aujourd’hui) et si le parlement éclaté n’arrive pas à le faire tomber, le pays va se trouver dans une situation de blocage et de crise politiques préjudiciables aux intérêts de l’Etat.
    C’est dans ce type de situation que l’intervention du Président de la République devient intéressante. En effet, si le retrait de la confiance du parlement au gouvernement se fait suite à la demande de renouvellement de celle-ci par le Président de la République, le parlement, dans ce cas de figure, n’est pas contraint, dans son vote de défiance, de proposer un nouveau candidat pour constituer un nouveau gouvernement. Il reviendra dans ce cas, encore une fois, au Président de la République de prendre la main et de procéder aux consultations politiques nécessaires pour trouver un chef du gouvernement susceptible d’obtenir la confiance du parlement. L’article 99 peut être ainsi un outil de sortie de crise entre les mains du Président de la République.
    Le président de la République dispose aussi et surtout du redoutable pouvoir de recourir à l’état d’exception (article 80 de la constitution). Cet article lui permet d’abord de décréter lui-même l’état d’exception, en cas de danger imminent menaçant la nation, sa sécurité, son indépendance … il dispose à cet effet d’un large pouvoir d’appréciation de l’opportunité de déclencher les pouvoirs de crise, sous réserve d’une simple consultation du chef du gouvernement, du président de l’Assemblée des Représentants du Peuple et de l’information du président de la Cour Constitutionnelle. Le déclenchement des pouvoirs de crise lui permet de prendre TOUTES les mesures nécessaires pour lever ce danger, y compris celles qui restreignent ou suspendent carrément les droits et les libertés. C’est-à-dire qu’en fin de compte l’article 80 lui permet de réunir entre ses mains tous les pouvoirs. Il est vrai que la Cour Constitutionnelle intervient au bout d’un mois pour juger de l’opportunité de proroger l’état d’exception, il n’en reste pas moins que le président jouit pendant une période d’un mois de pouvoirs extraordinaires.
    Tous ces pouvoirs, le Président de la République peut les utiliser de la manière décrite plus haut. Il peut cependant en mésuser et les utiliser, par exemple, pour entraver l’action gouvernementale appuyée par une majorité parlementaire, par le biais notamment, d’un usage abusif du droit de renvoi des lois pour une deuxième lecture au parlement. Il peut aussi aggraver les crises politiques qui peuvent s’annoncer très tôt dès l’annonce des résultats des élections législatives, lorsque le parlement échoue à s’entendre sur un chef de gouvernement et que le président appelé à procéder aux tractations politiques nécessaires à trouver un candidat consensuel, devient lui-même partie du conflit entre les différentes forces politiques représentées au lieu de le transcender.
    Voici là quelques éléments relatifs à ce qu’un Président de la République est en mesure de faire, de par le texte même de la constitution. Les pouvoirs dont cette dernière le dote en font un acteur majeur de la vie politique de la Nation. Il dispose de compétences qui lui confèrent un rôle actif dans la détermination de la politique de l’Etat et d’autres qui en font un garant de la constitution et surtout un arbitre dans les moments de crises politiques. Ces mêmes compétences peuvent devenir par contre de redoutables menaces contre la stabilité politique et l’ordre constitutionnel lorsqu’elles sont utilisées comme des armes servant à des règlements de comptes personnels ou des intérêts corporatistes ou privés.
    C’est en ayant à l’esprit ces pouvoirs que les électeurs et électrices devront demain choisir un président pour la Tunisie et assumer l’entière responsabilité de ce choix.
    C’est en ayant à l’esprit ces responsabilité présidentielles que les candidats et candidates à la magistrature suprême devront demain s’adresser aux tunisien.nes pour les convaincre de voter pour eux/ elles.


    vendredi 16 août 2019

    A la Goulette avec la Madone de Trapani : Fiers de notre Tunisie plurielle!

    A la Goulette avec la Madone de Trapani : Fiers de notre Tunisie plurielle!

    Par  -


    Hier, l’église de la Goulette s’est avérée trop petite pour accueillir toutes celles et ceux qui se sont rendus à la messe du 15 août suivie de la procession symbolique de Notre-Dame de Trapani.
    Cette tradition goulettoise a été pleinement respectée et la statue de la Madone a déambulé pour quelques instants sur le parvis de l’église puis au-delà du portail.
    J’ai pleinement vécu et goûté ce moment historique. Car le fait que la procession ait pu cette année faire quelques mètres de plus – qui plus est dans l’espace public – est un signe qui ne trompe pas sur la bonne volonté des autorités tunisiennes.
    Car, ces quelques pas sont historiques dans la mesure où ils nous invitent à considérer qu’il est temps de repenser certaines clauses du Modus Vivendi qui lie l’église catholique et le gouvernement tunisien.
    Selon cet accord, les processions ne sont pas bienvenues dans l’espace public et en outre, les cloches ne doivent pas résonner.
    Hier, j’avais au cœur cette exception de la Madone de Trapani dont la baraka se répand sur la Goulette.
    Et je formule le vœu que cette procession soit l’année prochaine plus importante, qu’elle fasse quelques pas de plus dans le quartier de la Petite Sicile, peut-être même le tour de l’église.

    Hier, tous les Tunisiens présents à l’église étaient fiers. Qu’ils soient musulmans, chrétiens ou juifs, ils étaient tous là. Heureux de constater que la Tunisie plurielle vivait toujours.
    Hier, plusieurs résidents et de nombreux touristes étaient également présents. Certains avaient fait le déplacement des villes voisines du Cap Bon ou de la région de Bizerte.
    Dans la ferveur des chants et des hymnes, la Madone rayonnait et la Tunisie rayonnait aussi.
    Dans la salle de prières et aussi sur le parvis de l’église, des centaines de personnes communiaient autour d’une tradition goulettoise, le symbole par excellence de la Goulette.
    Plusieurs notables ont assisté à cette messe parmi lesquels la maire de la Goulette et le délégué de la région. Une présence symbolique qui en dit long sur les prédispositions des autorités à rendre à notre Madone ses lettres de noblesse.
    Hier, tout le monde percevait ce retour de la convivialité et ces retrouvailles de la grande famille des Tunisiens de toutes confessions.
    J’ai eu pour ma part la joie de prononcer en prélude à la messe et à la procession un éloge de l’abbé Leynaud et du père Saliba qui furent les curés de cette église et auxquels nous devons la naissance de cette tradition.
    Mais ce n’est pas le plus important car la phrase qui m’a réchauffé le cœur est venue d’un ami qui constatait: « Le 13 août, Nabeul a accueilli le pèlerinage annuel consacré au rabbin Yacoub Slama. Aujourd’hui, nous voici célébrant Notre-Dame de Trapani à la Goulette. Et demain, ce seront les kharjas de la tradition qui, cette année précéderont l’avènement de la nouvelle année hégirienne ».
    Cette simple phrase en dit si long sur notre identité, notre personnalité et notre Tunisianité.
    Soyons fiers de notre nation, de notre petit pays où il fait bon vivre. Et reconstruisons l’arc-en ciel de nos différences qui sont au fond notre ciment.
    Un geste des pouvoirs publics pour cette procession démontrerait que nous allons dans la bonne direction. Et, si le monde entier regarde notre transition démocratique, montrons lui aussi notre Tunisie plurielle et assumons notre liberté de conscience.
    Et, quitte à radoter un peu, je le répète: hier à la Goulette, j’ai plus que jamais perçu dans une assistance bigarrée cette fierté d’être Tunisiens.
    Et, pour respecter les coutumes, je terminerai par « Viva la Madona di Trapani » qui a fusé à plusieurs reprises hier, dans le sillage de la Sainte Vierge.
    H.B. 

    Tunisie- INPDP:Toute personne ayant involontairement parrainé un candidat pourrait porter plainte


    Le président de l’Instance nationale de protection des données personnelles (INPDP), Chawki Gueddas a déclaré, ce jeudi 15 août 2019, que « toute personne ayant découvert que son numéro d’identification national a été utilisé, à son insu, pour un parrainage à la présidentielle pourrait porter plainte auprès du procureur de la République ou de l’Instance nationale de protection des données personnelles (INPDP) »
    Gueddas a invité les personnes concernées par cette question à joindre un constat d’huissier à leur dossier de plainte avant de saisir la justice, rapporte l’agence TAP.
    Notons que Nabil Baffoun, président de l’Instance Supérieure Indépendante pour les élections, avait annoncé, le 14 août 2019, lors d’un point de presse que chaque citoyen tunisien peut vérifier s’il a involontairement parrainé un candidat à la présidentielle par téléphone portable en insérant ce code SMS : *195* numéro de la CIN #

    Tunisie – Réouverture de l’aéroport de Tunis Carthage aux accompagnateurs dans quelques jours


    Le ministre des Transports, Hichem Ben Ahmed a assuré, dans un entretien accordé à Tunisienumerique, qu’une série de réunions ont été organisées entre ses services et ceux du ministère de l’Intérieur, afin de trouver une solution à la situation actuelle à l’aéroport de Tunis Carthage, qui demeure interdit aux accompagnateurs et aux familles des voyageurs.
    Ben Ahmed a déclaré qu’il était tout aussi soucieux de la sécurité des établissements relevant de son autorité et des usagers, que du confort et du bien-être des voyageurs et de leurs familles.
    Il a rappelé que suite à des « menaces terroristes », des mesures de sécurité drastiques ont été imposées par le ministère de l’Intérieur. Mais entre-temps, de nombreuses réunions ont eu lieu entre les départements de l’Intérieur et des Transports, afin de mettre en place un nouveau plan d’action et de circulation, pour permettre, en même temps, une sécurisation optimale de l’aéroport et un meilleur confort aux voyageurs et à leurs accompagnateurs.
    Ben Ahmed a assuré que le nouveau plan a été finalisé par les services de l’aéroport, conformément aux exigences sécuritaires et que, normalement, l’accès à l’aéroport pourrait être possible aux accompagnateurs, d’ici quelques jours, moyennant quelques contraintes sans grand dérangement.

    jeudi 1 août 2019

    Mise en échec d’une attaque terroriste visant l’Aéroport de Tunis-Carthage


    En marge de sa participation à la cérémonie d’investiture des nouveaux gouverneurs, le ministre de l’Intérieur Hichem Fourati a fait savoir ce jeudi 1er août 2019 que les récentes campagnes d’arrestations dans plusieurs régions de la Tunisie, menées par les unités sécuritaires ont permis de mettre en échec des attaques terroristes visant la déstabilisation du pays.
    Selon Hichem Fourati, les éléments terroristes arrêtés ont, au cours de leur interrogatoire, avoué qu’ils visaient notamment l’aéroport de Tunis-Carthage.
    Notons que depuis l’attentat du 27 juin dernier à Tunis, des mesures sécuritaires exceptionnelles ont été prises par les autorités tunisiennes pour renforcer la sécurité à l’aéroport précité.