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    jeudi 27 avril 2023

    La Rose blanche : Une boucherie juive à Lafayette



    Il ne reste plus dans le quartier de Lafayette qu'une seule boucherie cacher qui se trouve avenue de la Liberté, non loin de la grande synagogue.

    Il y a quelques décennies, ces boucheries étaient pourtant nombreuses et rayonnaient sur l'ensemble de la communauté juive.

    L'une des dernières à avoir baissé le rideau, ces dernières années, est la boucherie Cohen, sise avenue de Londres, au rez-de-chaussée d'un immeuble désormais démoli.

    Dans cette mémoire des boucheries juives de Tunis  la Rose blanche occupait une place de choix. Cette enseigne se trouvait avenue de la Liberté, non loin du café Ali Ourak et a disparu dans les années soixante-dix.

    Le boucher qui tenait La Rose blanche n'était autre que Fraji Lellouche, un authentique goulettois, père du regretté Jacob Lellouche et époux de l'inoubliable Mamy Lily.

    Ses spécialités étaient nombreuses et on évoque encore avec nostalgie, ses saucisses de différentes tailles.

    Fournisseur de plusieurs restaurants cacher, la Rose blanche tirait-elle son nom du film éponyme de Mohamed Abdelwahab ou bien des goûts floraux de son propriétaire ?

    Qui saurait le dire aujourd'hui alors que l'époque des fondateurs est révolue et la plupart de ces lieux de mémoire physiquement disparus mais toujours présents dans nos mémoires ?

    https://www.webdo.tn/fr/actualite/les-billets-de-hatem-bourial/la-rose-blanche-une-boucherie-juive-a-lafayette/205200?fbclid=IwAR36cHm9E1XQWKRLbr5cysPbptv36Zank_t2z6ORfsQqPXeY9caBNr4Fa1o


    L’austérité est-elle une solution pour la Tunisie ?

     




    Après un peu plus de dix ans de perfusion financière internationale, les bailleurs de fonds demandent à la Tunisie des « réformes » économiques et sociales douloureuses pour obtenir de nouveaux financements jugés dérisoires par certains observateurs.

    Il s’agit en réalité d’une véritable cure d’austérité aux conséquences incalculables et dont l’efficacité et de plus en plus contestée vu le désastre causé par ce type de politique dans les pays qui l’ont appliqué.

    Qu’est-ce qu’une politique d’austérité ?

    À l’inverse d’une politique dite de relance, la politique d’austérité, ou de rigueur, est une politique budgétaire restrictive qui vise à freiner la demande. Elle a pour but d’assainir les finances publiques, de rétablir l’équilibre extérieur ou de lutter contre l’inflation. En pratique elle se traduit souvent par des réductions de dépenses publiques, des hausses d’impôts ou de cotisations, des baisses des prestations sociales…

    D’un point de vue strictement économique, l’austérité a un effet déflationniste, c’est-à-dire qu’elle contribue à faire baisser les prix et la demande. Le mécanisme est le suivant. Une mesure consistant à augmenter les impôts va réduire le revenu disponible des ménages, qui vont logiquement réduire leur consommation. La demande va donc baisser et l’offre va être trop importante : l’économie se retrouve donc en surproduction.

    Pour essayer de vendre cette production en trop, les entreprises baissent les prix et par conséquent font moins de profits que prévu. Ensuite, anticipant une demande moindre, ils vont couper dans leur production et licencier des employés. Ainsi, le chômage augmente et le revenu disponible diminue, ce qui se traduit par une baisse de la consommation : l’économie se retrouve encore en surproduction. Le cercle déflationniste est enclenché.

    L’austérité est-elle efficace ?

    Rien n’est moins sûr disent les experts. Les politiques d’austérité imposées il y a quelques années à des pays comme l’Espagne et la Grèce se sont traduites par une flambée du taux de chômage, un accès limité aux programmes sociaux, sans oublier la privatisation à vil prix de services publics. Autrement dit, le coût social et économique de l’austérité est trop lourd.

    C’est ce que reconnaissent maintenant beaucoup d’économistes. Ils affirment que les mesures d’austérité imposées aux pays en échange de l’aide accordée par les bailleurs de fonds classiques nuisent à l’économie et à la croissance, en plus d’augmenter les inégalités socioéconomiques, étant donné que ce sont les pauvres et la classe moyenne qui sont davantage touchés que les mieux nantis.

    Pour rectifier le tir, des économistes au sein des bailleurs de fonds classiques, qui avaient pourtant contribué auparavant à l’élaboration de plans d’austérité pour les pays demandeurs d’aide, proposent maintenant aux gouvernements nationaux d’investir davantage dans les programmes sociaux et de trouver de nouvelles sources de revenus comme l’imposition des plus riches, la levée de nouvelles taxes sur des biens de luxe, etc.

    D’autres économistes, vont encore plus loin. Ils affirment que les politiques d’austérité constituent un échec immense comme moyen pour remettre les pays sur la voie de la croissance. Pour eux, la croissance s’acquiert par la création d’emplois et par des investissements massifs dans l’éducation, l’économie du savoir, l’innovation, les nouvelles technologies et dans les infrastructures. Il faut repenser la fiscalité pour que les très bien nantis fassent leur part, et règlementer sévèrement le secteur bancaire et financier.

    Le niet du président au « diktat » des bailleurs de fonds

    Le pays n’acceptera, en aucun cas, des diktats de l’étranger, a affirmé le président de la République le 6 avril courant, appelant les Tunisiens à faire preuve de responsabilité et à préserver la paix sociale faisant allusion à la conclusion par la Tunisie d’un accord financier avec le Fonds monétaire international pour mobiliser 1,9 milliard de dinars.

    Toutefois, la conclusion d’un accord avec le FMI reste tributaire de la concrétisation d’un nombre de conditions, dont la plus importante est le lancement de réformes telles que la révision du système de subventions et la privatisation.

    Le FMI plus souple

    Dans une déclaration aux médias en marge des réunions de printemps 2023 du FMI et du groupe de la Banque Mondiale qui ont eu lieu à Washington du 10 au 16 avril courant, la porte-parole du FMI Wafa Amr a declaré que : « le Fonds reste engagé envers la Tunisie lors des réunions de printemps ».

    Elle a, par ailleurs précisé que les autorités tunisiennes ont enregistré une avancée dans l’exécution du programme de réforme économique mis en place réitérant que la réussite du programme de réformes nécessite l’adhésion des différentes parties actives dans le pays ainsi que le soutien des partenaires de développement.

    Plus tard, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, est revenue, samedi 15 avril 2023, sur l’état d’avancement des discussions entre les autorités tunisiennes et le FMI concernant le prêt d’une valeur de 1,9 milliard de dollars, en ajoutant que le FMI a un devoir envers le peuple tunisien, le programme du gouvernement est crédible et pourrait conduire à la stabilité dans le pays 

    Ella a précisé que les discussions entre les deux parties se poursuivaient afin de trouver un moyen de réduire les différences des points de vue. Mme Georgieva a également noté qu’elle aurait espéré que le programme soit prêt à l’heure actuelle et de parvenir à une résolution de la divergence d’opinion.

    Pour conclure, Kristalina Georgieva s’est adressée aux autorités tunisiennes en assurant : « Nous voulons ce qui est dans l’intérêt de la Tunisie et nous ne voulons pas que vous mettiez en place un programme menaçant la stabilité du pays. De ce principe, nous appelons la Tunisie à franchir la dernière étape pour que nous puissions présenter le dossier au conseil d’administration ». Reste à savoir quand et comment les autorités tunisiennes franchiront le cap et prendront la mesure qui débloquent la situation avec le FMI.

    https://www.tunisienumerique.com/?p=844775&postt=ZWx0b3Vuc2k1NEBnbWFpbC5jb20&postd=MjYvMDQvMjAyMw