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    mardi 30 janvier 2018

    Qui sont ces tunisiennes à des postes clefs dans la galaxie Macron?

    Les Tunisiens de la galaxie Macron
    Quatre jeunes femmes d’origine tunisienne font partie, à des postes clefs, de la galaxie du président Emmanuel Macron. Ahlem Gharbi est conseillère à l’Elysée, Sonia Krimi et Anissa Khedher, sont députées à l’Assemblée nationale et Neila Benzina est membre du bureau exécutif d’En Marche ! Portraits.

    Ahlem Gharbi

    Conseillère Afrique du Nord et Moyen-Orient, 
    Cellule diplomatique, Présidence de la République

    Diplomate de carrière, Ahlem Gharbi, Française d’origine tunisienne (sa famille est de Bizerte), aligne un brillant parcours au sein du Quai d’Orsay, marqué notamment par son affectation à l’ambassade de France au Caire, en 2009, où cinq ans durant elle observera de près la montée en puissance de la grogne populaire et la chute du régime de Hosni Moubarak, puis celui des islamistes conduits par Morsi. Elle ira ensuite, en 2013, à la mission de France auprès de l’ONU à New York où elle s’occupera des questions humanitaires.
    De retour à Paris en 2015, elle rejoindra le groupe Total, en qualité de directrice déléguée pour les affaires internationales, avant de rallier l’équipe Macron et suivre le président élu dès son accession à l’Elysée. DEA à Sciences-Po sous la direction de Gilles Kepel, après deux licences d’histoire à l’université Marc-Bloch (Strasbourg) et d’arabe à la Sorbonne, Ahlem Gharbi, parfaitement trilingue, incarne cette nouvelle génération qui accompagne le président Macron dans sa transformation de la France.

    Sonia Krimi

    Députée LREM, de la 4e circonscription de la Manche
    Native de Tunis, le 20 décembre 1982, elle est arrivée il y a juste 12 ans en France (2005) où son père est magasinier chez Peugeot. Studieuse, elle enchaîne les diplômes supérieurs, enseigne dans des universités, décroche des postes significatifs dans l’industrie nucléaire et obtient en 2005 la nationalité française. Sonia Krimi soutiendra avec brio, à Toulon en 2010, une thèse de doctorat en gestion intitulée: «Contribution à l’amélioration de l’apprentissage organisationnel dans les pôles de compétitivité. Le cas du Pôle Mer PACA.» Elle enseignera la stratégie d’entreprise et le management international puis rejoint l’industrie nucléaire, avant de se consacrer au conseil à des entreprises dans l’optimisation de leurs performances.
    Son implantation à Cherbourg et au Nord-Cotentin se fera aisément, tant elle est douée pour les contacts et toujours prête à rendre service. La première fois que Sonia Krimi votera, c’était le 6 mai dernier lors de l’élection présidentielle. Sa voix ira à Emmanuel Macron dont elle avait rejoint le comité de soutien local. Dans le même élan, ses camarades d’En Marche la proposeront comme candidate pour les législatives de juin 2017 et la soutiendront à rafler son siège.
    A l’Assemblée nationale, elle est membre de la commission des affaires étrangères et vice-présidente du groupe d’amitié France-Tunisie. Elle est également co-rapporteure de la Mission d’information sur le terrorisme : lutter contre le financement du terrorisme international et membre de la Délégation de l’Assemblée nationale aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes.

    Anissa Khedher

    Députée LREM de la 7e circonscription du Rhône
    Née le 1er avril 1980 à Vénissieux, elle est installée à Bron depuis 1992. Cadre de santé (infirmière à la base), elle sera affectée aux urgences psychiatriques du centre hospitalier Le Vinatier à Bron 1. Indépendante de tout parti, elle sera élue en 2008 conseillère municipale déléguée à la santé et au handicap à Bron. Ayant échoué à se faire réélire en 2014, elle poursuivra son engagement sur les questions sociales. L’approche transpartisane d’Emmanuel Macron la séduit et dès l’annonce de son intention de briguer l’Elysée, elle adhère en décembre 2016 à En Marche. Gérard Collomb soutiendra son investiture aux législatives de 2017.
    A l’Assemblée nationale, elle est membre de la Commission de la défense nationale et des forces armées, ainsi que des groupes d’amitié Tunisie-France et France-Oman.

    Neila Ben Zina

    Membre du bureau exécutif d’En Marche!
    Novembre 2016, Neila Benzina rencontre pour la première fois Emmanuel Macron lors de sa visite à Tunis. Elle rejoindra rapidement son mouvement La République en Marche ! En décembre dernier, elle a été désignée parmi les dix personnalités issues de la société civile choisies pour compléter les vingt autres élus formant le bureau exécutif.
    Fondatrice d’une société d’analyse de données parmi les plus importantes de la zone Moyen-Orient et Afrique, Business Decision, Neila Benzina est très impliquée dans la société civile tunisienne. Nombre de magazines la classent parmi les femmes d’influence reconnues dans le développement économique et humain de la région. Récit de sa rencontre avec le président Macron.
    «D’emblée, j’ai été impressionnée par son projet, par sa vision et par sa détermination à créer une nouvelle dynamique pour la France (en intégrant des pays proches comme la Tunisie), dans une approche très pragmatique et concrète.
    Sur le sujet du numérique, qui m’est très cher, Emmanuel Macron a été à l’origine du lancement de l’initiative French Tech en France puis à l’international. Il nous avait en 2016 encouragés à nous organiser pour lancer la French Tech Hub Tunis. Ce projet est aujourd’hui en train de voir le jour et nous attendons une concrétisation par l’obtention du label grâce à la visite du Président. Le message clé de cette visite est, selon moi, que la Tunisie est de retour, «Tunisia is back » et la France peut accompagner et accélérer ce retour à travers plusieurs initiatives structurantes, notamment dans les domaines du numérique, de la formation/éducation, de la culture et de l’entrepreneuriat».

    jeudi 25 janvier 2018

    Exode massif des médecins tunisiens: Un décret français amplifie l'hémorragie !

    Exode massif des médecins tunisiens: Un décret français amplifie l'hémorragie !

    Même si le phénomène n'est pas nouveau, il faut reconnaître qu'il a pris ces derniers temps des proportions inquiétantes. Les médecins tunisiens, très choyés en Europe, particulièrement en France et en Allemagne, ne cessent malheureusement de prendre leurs cliques et leurs claques pour aller faire le bonheur d'autres patients. Cet exode massif, aux allures de véritable hémorragie, n'est pas près de s'arrêter. Bien au contraire !
    En témoignent les résultats publiés en décembre dernier du concours annuel d'équivalence autorisant les médecins étrangers à exercer dans l'Hexagone. Sur 450 postes ouverts, toutes spécialités confondues, un tiers environ des lauréats ont des noms à consonnance tunisienne.
    Alors que nos toubibs, (confrontés à un ras-le-bol et à un secteur de la santé au bord de l'asphyxie), se saignent aux quatre veines pour pouvoir exercer leur métier dans les règles de l'art, d'autres contrées assouplissent les conditions d'accueil aux hommes en blouse blanche. 
    Face à cette fuite des cerveaux, des médecins tunisiens, à l'instar de Moez Ben Salem (dermatologue installé à Tunis) ont pourtant tiré la sonnette d'alarme, mais la surdité associée à la cécité des autorités se font encore plus profondes chaque jour que Dieu fait. 
    Et la conséquence est évidente: de plus en plus de jeunes spécialistes, pourtant formés pendant des années aux frais du contribuable tunisien, préfèrent partir. Un véritable gâchis qui affecte à la fois, aussi bien le secteur de la santé publique que celui privé.
    Le plus inquiétant dans cette fuite de médecins, c'est que la France, confrontée elle-même à une pénurie de compétences médicales, a saisi l'occasion idoine pour encore "aspirer" davantage nos toubibs. Et de quelle manière !
    Le décret 2017-1601 du 22 novembre 2017 publié dans le JORF (n° 0274 du 24 novembre 2017) donne désormais aux étudiants étrangers en médecine, les médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes spécialistes étrangers, l'autorisation temporaire d'exercice pour les médecins et les chirurgiens-dentistes spécialistes titulaires d'un diplôme permettant l'exercice de la spécialité dans leur pays d'origine.
    Le décret, entré en vigueur dès le lendemain de sa publication, précise les modalités d'autorisation temporaire d'exercice permettant à des étudiants en médecine étrangers ainsi qu'à des médecins, chirurgiens-dentistes et pharmaciens spécialistes étrangers de venir suivre une formation complémentaire en France. Mais détermine aussi la procédure de délivrance de l'autorisation qui associe notamment de manière étroite le conseil national de l'ordre compétent et le Centre national de gestion. 
    Cette autorisation temporaire de 2 ans, renouvelable, assouplit à n'en point douter les conditions d'exercice des médecins étrangers qui étaient, naguère, obligés de passer par le concours annuel d'équivalence.
    Pour de plus amples détails sur le décret:

    lundi 8 janvier 2018

    Maroc: une année record pour le tourisme



    Avec une progression de +10% des arrivées de touristes aux postes frontières à fin novembre 2017, l'activité touristique a maintenu la cadence de croissance soutenue entamée depuis le début de l'année, selon le ministère marocain du Tourisme, du Transport aérien, de l'Artisanat et de l'Economie sociale.
     
    Les principaux marchés émetteurs du royaume continuent d'afficher des progressions importantes, en particulier, l'Allemagne (+15%), les Pays-Bas (9%), l'Espagne (+8%) et l'Italie (+9%). Par ailleurs, les marchés touristiques émergents pour le Maroc maintiennent leur trend haussier : +173% pour la Chine, +39% pour le Japon, +28% pour la Corée du Sud, +30% pour les États-Unis et +57% pour le Brésil, a indiqué le ministère dans un communiqué sur les statistiques du tourisme marocain.
     
    Quant aux nuitées réalisées par les établissements d'hébergement touristique classés, elles ont connu une forte croissance de +15% par rapport à fin novembre 2017 (+18% pour les touristes non résidents et +8% pour les résidents).
     
    Cette hausse des nuitées a concerné toutes les destinations du royaume. Les recettes touristiques en devises ont atteint 6,89 milliards de dollars à fin novembre 2017, enregistrant ainsi une progression de+6,6% par rapport à la même période de l'année écoulée.


    jeudi 4 janvier 2018

    L’ouverture d’un bureau de change est désormais possible



    Le décret gouvernemental relatif à la création des bureaux de change a été promulgué, aujourd’hui, mercredi 3 janvier 2018.

    Cette mesure permettra l’orientation des opérations de change effectuées illégalement vers les circuits légaux. Elle permettra, également de soutenir les efforts de l’Etat dans lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

    En vertu de ce décret, le change manuel ne sera plus limité aux banques. En effet, les dispositions de la loi 54 autorisent l’exercice du change manuel à travers l’ouverture d’un bureau de change par toute personne physique de nationalité tunisienne, n’ayant pas d’antécédent judiciaire et n’ayant pas fait faillite.
    Elle doit, également, avoir la compétence professionnelle lui permettant d’exercer cette activité, après avoir obtenu une autorisation préalable de la Banque centrale de Tunisie.

    Le décret gouvernemental a fixé le seuil minimum de la caution bancaire pour l’exercice de l’activité de change manuel à 50 mille dinars, et ce, conformément aux dispositions de l’article 54 de ladite loi. D’autre part, le texte de loi indique que toute personne voulant pratiquer cette activité devra être titulaire d’une licence, ou d’un diplôme équivalent dans une filière financière, ainsi que d’un diplôme de formation délivré par l’Académie des Banques et Finances.

    2018 pourra être le dernier hiver de la Tunisie



    Par Nizar Bahloul, publié le 02/01/2018 15:59

    Une nouvelle année démarre et, avec elle, une série de résolutions, d’espoirs et d’espérances. Meilleurs vœux à tous mes lecteurs, à tous les Tunisiens, à tous les laïcs, à tous ceux qui veulent que notre pays soit libre, développé, propre, émancipé, civilisé, de droit, de justice et de prospérité.  Pensée à tous les martyrs qui nous ont quittés en 2017 pour qu’on puisse vivre décemment et atteindre ces objectifs. Ce n’est pas demain la veille cependant, beaucoup d’entre-nous continuent à regarder la partie vide du verre et à dire (et penser) que tout va mal, que l’actuel pouvoir n’a fait que mentir et décevoir. Il est vrai que nous autres médias sommes beaucoup responsables dans ce défaitisme général qui veut que l’on regarde le présent avec amertume et l’avenir avec pessimisme.
    Peut-il en être autrement quand on voit cette Loi de Finances 2018 qui va affaiblir les entrepreneurs créateurs de richesses et appauvrir encore davantage les pauvres ? Quel constat pourrions-nous faire après avoir subi les humiliations les unes derrière les autres ? Que penser de nous-mêmes quand un pays comme les Emirats arabes unis, créé de toutes pièces en 1971, est interdit d’accès aux Tunisiennes, même munies d’un visa de transit ? Quel jugement ferions-nous de nous-mêmes quand on voit nos plus vieux partenaires (et soi-disant amis) nous infliger l’humiliante inscription sur une liste noire de paradis fiscaux, alors que les contribuables en règle subissent une des plus fortes fiscalités au monde ? On peut énumérer jusqu’à demain les mauvaises choses et tout ce qui ne va pas, c’est notre rôle de médias de nous arrêter et de parler des trains qui n’arrivent pas à l’heure, sauf qu’il faut savoir raison garder et ne pas exagérer dans le pessimisme. Il ne s’agit pas de parler des trains qui arrivent à l’heure, mais noter plutôt des choses ayant eu lieu en 2017 et qui autorisent l’optimisme pour 2018 et les années à venir. Des choses qui nous semblaient inimaginables il y a quelques années et que l’on est en train de réaliser grâce à la pression des médias, de la société civile, des entrepreneurs et chefs d’entreprise et à une indéniable volonté politique pour aller de l’avant. Il s’agit de prendre un peu de distance par rapport aux événements et par rapport au pays pour constater que tout ne va quand même pas si mal que ça, que notre pays n’est pas si mauvais quoique nous disions, nous autres médias, quoique disent les ONG financées de l’étranger et quoique dise l’opposition.

    Qu’est-ce qui a donc eu lieu en 2017 et autorise l’optimisme pour 2018 et les années à venir ?
    Bien que cela a été dit et répété 1000 fois, l’acquis de la liberté d’expression dans le pays est une richesse inestimable et on continue à consolider cet acquis. Le pouvoir actuel n’a pas eu raison de nous et ce n’est pourtant pas sa volonté de faire autrement qui a manqué. Nous continuons, nous autres médias, à résister pour fournir aux lecteurs/téléspectateurs/auditeurs de l’information qui dérange et de l’analyse qui agace. Je reviendrai plus longuement sur ce point dans deux semaines à l’occasion du dixième anniversaire de Business News.
    Le 18 août dernier, le ministre de la Coopération internationale et ministre par intérim des Finances, Fadhel Abdelkéfi, a présenté sa démission suite à un « scandale » médiatique. Sa société Tunisie Valeurs, dont il était le DG avant son entrée au gouvernement, est accusée d’une infraction douanière. L’affaire a éclaté dans les médias (chose inimaginable il y a 7 ans), et n’a pas été étouffée par la douane qui dépend hiérarchiquement de ce même ministre (chose tout aussi inimaginable), ni par la justice qui a, pourtant, l’habitude (jusqu’à maintenant) d’étouffer les dossiers sensibles. Face au scandale, le ministre a préféré démissionner alors qu’il savait qu’il n’a rien fait d’immoral, ce qui était également inimaginable.  Le 14 septembre, Fadhel Abdelkéfi comparait devant le tribunal et bénéficie d’un non-lieu. Coup de théâtre cependant, le parquet fait appel, ce qui était inimaginable il y a sept ans, quand on sait que ce parquet dépend hiérarchiquement du ministre de tutelle. Et pourtant ! Le 20 décembre, la cour d’appel de Tunisie décide de condamner l’ancien ministre. Rendez-vous bientôt à la cour de cassation pour la suite de ce feuilleton politico-judiciaire qu’on ne voit que dans les pays développés.

    Le 17 décembre dernier, un blogueur controversé, condamné à de la prison ferme par la justice et encore poursuivi pour des affaires sulfureuses, réussit l’improbable en remportant des législatives partielles en Allemagne devant les partis au pouvoir et une machine électorale censée être imbattable. Cet exercice démocratique est à lui seul un acquis considérable, même s’il a fait passer quelqu’un qu’on peut considérer comme sulfureux. Certes la démocratie a fait également passer Adolf Hitler, George Bush Jr et Donald Trump, mais ce choix démocratique (qu’on croit bon) reste le nôtre et on le réussit. Sur le long terme, ce choix est le moins mauvais possible pour les générations futures et il vaut nettement mieux qu’une dictature aussi éclairée soit-elle.
    Le 21 décembre dernier, la Tunisie vote à l’ONU une résolution contre la décision de Donald Trump de reconnaitre Jérusalem comme capitale d’Israël. On a beau dire que le pouvoir actuel est à la botte des Etats-Unis, de la Banque mondiale et du FMI, il a quand-même pris position allant à l’encontre de ses intérêts et allant de pair avec la volonté des Tunisiens. Pas sûr qu’une telle décision courageuse aurait pu être prise par la troïka au pouvoir du temps des Islamistes.
    La loi de Finances 2018 a prévu des décisions suspendant l’accord de libre échange avec la Turquie. Précédemment, on a arrêté l’importation des glibettes blanches turques. Deux mesures protectionnistes qui vont à l’encontre des intérêts de la Tunisie, sa réputation de respect des accords signés (même si la suspension de l’accord fait partie de l’accord) et son économie supposée être ouverte, mais qui vont de pair avec la volonté des Tunisiens. Pas sûr qu’une telle décision aurait été prise par la troïka au pouvoir du temps des islamistes, totalement inféodés aux Turcs.
    Le 8 septembre dernier, le ministre de la Justice Ghazi Jeribi a signé une circulaire faisant annuler la fameuse circulaire numéro 216 du 5 novembre 1973 interdisant aux Tunisiennes de se marier à de non-musulmans. « L’article 73» est aboli, désormais, les Tunisiennes, à l’instar des Tunisiens, auront le droit de se marier à des non-musulmans. Une idée lancée par Béji Caïd Essebsi le 13 août dernier, le même Caïd Essebsi qui a autorisé les mamans tunisiennes, deux ans plus tôt, à voyager avec leurs enfants sans une autorisation paternelle.
    Ce même 13 août 2017, Béji Caïd Essebsi a lancé un pavé dans la mare à propos de l’égalité de l’héritage entre les femmes et les hommes déclenchant ainsi toute une polémique dans les rangs islamiques et conservateurs tunisiens et arabes qui l’accusent, en toute hypocrisie, de vouloir imposer des lois contraires à la loi divine. Ces mêmes islamistes/conservateurs, pourtant, acceptent que l’on ne coupe plus les mains des voleurs et que l’on ne pende plus les condamnés sur les places publiques, alors que la même loi divine l’impose clairement dans les textes.
    Le 25 avril 2017, le projet de loi N°42/2017 portant modification de la loi n°92-52 du 18 mai 1992 relative aux stupéfiants a été adopté. Désormais, un consommateur de cannabis n’est plus condamné à un an de prison et 1000 dinars d’amende. La sanction est allégée et va de pair avec la législation en la matière dans les pays civilisés.
    Précédemment, et depuis 2016 déjà, en matière de code pénal, tout suspect arrêté par la police a droit à la présence d’un avocat. Ce même suspect, en vertu de la nouvelle loi, a droit à une série de nouveaux droits qui empêchent la police de faire ce que bon lui semble : accompagnement d’avocat, information de la famille ou de l’ambassade, information en langage clair de la procédure engagée et des motifs de l’arrestation, citation des droits… Qui pouvait croire que cela pouvait avoir lieu en Tunisie, il y a sept ans de cela ?

    Ces acquis sont là. Certains disent qu’ils sont minimes et que les gouvernants n’ont pas fait quelque chose d’extraordinaire. Sauf que l’on oublie que ces mêmes gouvernants dirigent un peuple composé d’énormément de citoyens qui ne paient pas les impôts, qui ne s’arrêtent pas aux feux rouges, jettent leur détritus par la fenêtre, fument dans les endroits publics clos, ne balaient jamais devant leur porte et, par leur éternelle insatisfaction, s’amusent à ajouter du noir à la sinistrose.
    A force de casser toute bonne chose entreprise, tout projet novateur, de ne s’arrêter que sur les trains qui arrivent en retard et de broyer du noir, on risque de finir dans le noir. Il reste beaucoup à faire, c’est indéniable, mais beaucoup a été fait et ce qui a été fait ces dernières années, et en 2017 particulièrement, autorise l’optimisme pour les années à venir, car la Tunisie évolue et change positivement.
    Meilleurs vœux 2018 !