* À l'encre vive
★ À vous Monsieur le Président !
* Mustapha Attia
Maintenant que notre nouveau président a prêté serment les choses sérieuses viennent de commencer . La nouvelle réalité impose , chez nous du moins, un considérable changement de cap et de train . Changement de paysage. , Changement de rêve ! Nous avons précisé dans cette rubrique , et à plusieurs reprises , que le peuple jugera le nouveau Président sur son " art " d'affronter l'évidence . Et d'abord de la nommer . Si les messages politiques ou d'intérêt général sont considérés comme ayant la puissance de réunir les citoyens dans un seul bateau , la démagogie est au contraire considérée comme séparatrice et diabolique , elle noircit l'humeur national ! Et sème , dans une opinion affolée , la nervosité et l'hystérie polémique .
Il faut reconnaître que notre nouveau Président n'aime pas qu'on le reconnaisse , qu'on s'attarde , qu'on s'attache : son projet est dépouillé , désincarné , presque somnambule et profondément original . Il n'est jamais vraiment redescendu de son piédestal . En fait , sous prétexte de s'adresser à la base , il n'a pas voulu regarder vers le sommet . Parce qu'il voulait s'identifier à cette " Tunisie profonde " , il n'a pas su prendre de l'altitude . Non monsieur le Président ! Le populisme délivre en l'occurrence le message " incorrect " du populaire . Le populisme du peuple n'est que la conséquence de l'élitisme des élites . Si l'on veut éviter le populisme , alors il faut se placer résolument du côté du peuple. Il ne suffit pas de faire triompher cette " bonne dimension " qui , selon Aristote , modèle la tragédie , c'est-à-dire celle qui comprend tous les évènements qui font passer les personnages du malheur au bonheur . En passant du rêve à la théorie , votre rapport à la réalité , Monsieur le Président ,risque de perdre une part de son innocence pour laisser place au soupçon .
Il est absolument nécessaire de dénoncer les illusions de notre monde et d'opposer une exigence intérieure à la cacophonie qui règne partout , mais nous ne vivons pas dans une bulle , comme si nous sommes seuls dans l'univers , sans partenaires ni concurrents ! Il ne faut pas croire qu'un " monde meilleur " se fait verbe , comme Dieu d'abord s'est fait verbe et que " l'ordre mondial" se manifeste dans la beauté de la langue . Et nous voilà réinsérés , nous sentant dignes ( Pascal disait : capables ) de Dieu !! Dans le " tous azimuts" on se voit azimutés . Égarés sans boussole . Et dans ce bric-à-brac , trop de têtes à queue .
Notre nouveau Président veut , à sa façon , réinventer la Tunisie et dépeindre sa réalité telle qu'il la percevait , à travers le filtre de la sensation . Rien n'est plus stimulant , dans son approche , que d'essayer de traîter passionnément les sujets sérieux en mettant à contribution ses quatre avatars : l'orateur ( Démosthène ou Cicéron ) , l'érudit , l'ascète ( Gandhi ) et le témoin . Il parle souvent dans une coquille de noix , dirait-on en anglais : des mots bien choisis , cherchés dans les "fonds de tiroir " lui suffisent pour renvoyer à ses inconséquences , à ses espoirs , à ses échecs et irrésolutions un peuple déprimé . Il veut tout simplement nous convaincre qu'il n'y a ni de grandes idées ni de grands projets et que nous sommes dans une petite histoire aux effets pervers . Ce sont des errements sur le pavé . Le genre de position tranchante , côté pile - par son ton épique et émouvant , ponctuée de solennelles envolées lyriques côté face - plongée dans le bain acide d'un grand désarroi .
Parlant du désastre contemporain où " le risible a fusionné avec le sérieux " , où le " festivisme " fait loi , le philosophe , essayiste et romancier français , le défunt Philippe Murray disait " Nous vaincrons . Parceque nous sommes les plus morts " !!!!
★ À vous Monsieur le Président !
* Mustapha Attia
Maintenant que notre nouveau président a prêté serment les choses sérieuses viennent de commencer . La nouvelle réalité impose , chez nous du moins, un considérable changement de cap et de train . Changement de paysage. , Changement de rêve ! Nous avons précisé dans cette rubrique , et à plusieurs reprises , que le peuple jugera le nouveau Président sur son " art " d'affronter l'évidence . Et d'abord de la nommer . Si les messages politiques ou d'intérêt général sont considérés comme ayant la puissance de réunir les citoyens dans un seul bateau , la démagogie est au contraire considérée comme séparatrice et diabolique , elle noircit l'humeur national ! Et sème , dans une opinion affolée , la nervosité et l'hystérie polémique .
Il faut reconnaître que notre nouveau Président n'aime pas qu'on le reconnaisse , qu'on s'attarde , qu'on s'attache : son projet est dépouillé , désincarné , presque somnambule et profondément original . Il n'est jamais vraiment redescendu de son piédestal . En fait , sous prétexte de s'adresser à la base , il n'a pas voulu regarder vers le sommet . Parce qu'il voulait s'identifier à cette " Tunisie profonde " , il n'a pas su prendre de l'altitude . Non monsieur le Président ! Le populisme délivre en l'occurrence le message " incorrect " du populaire . Le populisme du peuple n'est que la conséquence de l'élitisme des élites . Si l'on veut éviter le populisme , alors il faut se placer résolument du côté du peuple. Il ne suffit pas de faire triompher cette " bonne dimension " qui , selon Aristote , modèle la tragédie , c'est-à-dire celle qui comprend tous les évènements qui font passer les personnages du malheur au bonheur . En passant du rêve à la théorie , votre rapport à la réalité , Monsieur le Président ,risque de perdre une part de son innocence pour laisser place au soupçon .
Il est absolument nécessaire de dénoncer les illusions de notre monde et d'opposer une exigence intérieure à la cacophonie qui règne partout , mais nous ne vivons pas dans une bulle , comme si nous sommes seuls dans l'univers , sans partenaires ni concurrents ! Il ne faut pas croire qu'un " monde meilleur " se fait verbe , comme Dieu d'abord s'est fait verbe et que " l'ordre mondial" se manifeste dans la beauté de la langue . Et nous voilà réinsérés , nous sentant dignes ( Pascal disait : capables ) de Dieu !! Dans le " tous azimuts" on se voit azimutés . Égarés sans boussole . Et dans ce bric-à-brac , trop de têtes à queue .
Notre nouveau Président veut , à sa façon , réinventer la Tunisie et dépeindre sa réalité telle qu'il la percevait , à travers le filtre de la sensation . Rien n'est plus stimulant , dans son approche , que d'essayer de traîter passionnément les sujets sérieux en mettant à contribution ses quatre avatars : l'orateur ( Démosthène ou Cicéron ) , l'érudit , l'ascète ( Gandhi ) et le témoin . Il parle souvent dans une coquille de noix , dirait-on en anglais : des mots bien choisis , cherchés dans les "fonds de tiroir " lui suffisent pour renvoyer à ses inconséquences , à ses espoirs , à ses échecs et irrésolutions un peuple déprimé . Il veut tout simplement nous convaincre qu'il n'y a ni de grandes idées ni de grands projets et que nous sommes dans une petite histoire aux effets pervers . Ce sont des errements sur le pavé . Le genre de position tranchante , côté pile - par son ton épique et émouvant , ponctuée de solennelles envolées lyriques côté face - plongée dans le bain acide d'un grand désarroi .
Parlant du désastre contemporain où " le risible a fusionné avec le sérieux " , où le " festivisme " fait loi , le philosophe , essayiste et romancier français , le défunt Philippe Murray disait " Nous vaincrons . Parceque nous sommes les plus morts " !!!!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire